La réouverture incertaine des restaurants en janvier inquiète les fournisseurs picards

La réouverture des bars et restaurants initialement prévue pour le 20 janvier prochain semble plus incertaine que jamais, provoquant l'inquiétude de toute une filière. Grossistes et fournisseurs craignent les conséquences d'une reprise retardée.

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Alors qu'à Paris, les restaurateurs manifestaient leur inquiétude, ce lundi 14 décembre, face à la crise qu'ils traversent, l'incertitude demeure quant à la date de réouverture des bars et restaurants. La perspective d'une reprise initialement prévue le 20 janvier semble plus lointaine que jamais et c'est toute une filière qui serre les dents en attendant que l'orage passe.

"Toute la filière est touchée"

Une filière avec ses fournisseurs et ses grossistes, qui souffrent, eux aussi, de la situation. Emmanuel Sainneville gère la boulangerie Les artisans du pain qui assure l'approvisionnement d'une vingtaine de restaurants sur Amiens. Enfin ça, c'est en temps normal. Aujourd'hui, il ne fournit plus que trois établissements, les autres ont fermés temporairement leurs portes pour cause de coronavirus.

"On n'est pas vraiment en péril pour l'instant mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps, reconnaît le boulanger. Mine de rien, l'approvisionnement des restaurants représente à peu près 10 % de notre chiffre d'affaire."  Une perte significative qui s'ajoute à celle liée à l'activité traditionnelle dans les trois points de vente que compte l'entreprise, pour une baisse cumulée estimée à 20 %.

Avec pour conséquence directe, en plus du chômage partiel, un gel des embauches pour l'entreprise aux quinze salariés où les départs ne sont plus remplacés, faute de moyens. "C'est pareil pour tout le monde, regrette le gérant. Le meunier qui me fournit la farine va licencier. La covid lie tout le corps de métier et c'est toute la filière qui est touchée."

S'adapter à la situation

Même constat pour Frédéric Adriansen, à Chantilly, éleveur bovin et fournisseur en viande et volailles auprès des professionnels et des particuliers. "Parmi mes clients habituels, à peu près un restaurant sur deux est fermé et ceux qui restent n'exercent plus qu'environ 15 % de leur activité", détaille le patron de la société Épicure.

Obligé de placer une partie de ses salariés en chômage partiel et de contracter un Prêt garanti par l'État (PGE), le jeune entrepreneur s'adapte en développant la vente aux particuliers, via sa structure Campagne et terroirs. Aujourd'hui, elle représente près de la moitié de son activité contre un cinquième avant le confinement.

Moralement, c'est pas facile mais on a encore la chance de travailler, ce qui n'est pas le cas de tout le monde alors on laisse passer l'averse.

Frédéric Adriansen

Pour l'instant, l'éleveur garde la tête hors de l'eau - grâce à certains clients dont l'activité ne faiblit pas - sans savoir réellement combien de temps il pourra tenir. "Pour les bouchers, sur le premier confinement, c'était Noël tous les jours et pour le deuxième, c'est nouvel an tous les jours, sourit-il. Mais ça ne suffira jamais à compenser les pertes enregistrées dans les autres secteurs."

"Il ne faudrait pas que ça dure encore six mois"

Dans cette crise économique qui fragilise tout un secteur, les grosses structures ne sont pas épargnées. Le grossiste Metro, à Amiens, a enregistré une baisse de la demande allant jusqu'à 50 % pour les rayons les plus touchés comme la poissonnerie. "On essaie néanmoins de conserver la totalité de nos produits en quantité moindre, explique Reynald Walcart, directeur de l'entrepôt amiénois, afin de faire vivre nos clients qui gardent une activité."

Ceux, entre autres, qui font de la vente à emporter ou en livraison et ceux qui adaptent leur activité. "Il y a un léger effet de vases communicants, souligne le directeur, avec une partie de notre clientèle qui bénéficie de la fermeture des restaurants en se mettant à la sandwicherie ou au snacking." Pas assez néanmoins pour assurer la stabilité économique de l'entrepôt amiénois.

Car ici aussi, la perte financière est conséquente et l'adaptation nécessaire. Horaires réduits, activité partielle, réduction des dépenses et investissements : le grossiste retrouve le rythme mis en place lors du premier confinement. "Il ne faudrait pas que ça dure encore six mois, conclut Reynald Walcart, mais on reste solidaires de nos clients. C'est pour eux que la situation est la plus difficile."

 

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