Roubaix : une plaque pour rappeler l’ancienne synagogue et « combattre le racisme et l’intolérance »

Une plaque a été dévoilée ce jeudi à Roubaix sur le lieu de l'ancienne synagogue disparue en 1940. Elle a été inaugurée en présence de Lili Leignel, ancienne déportée, et de représentants de toutes les religions. 

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Une plaque pour signaler le lieu de lieu de l'ancienne synagogue de Roubaix. Elle a été inaugurée en présence de représentants des institutions juives de la métropole lilloise, mais aussi de chrétiens, de musulmans et de laïcs. Ils étaient là par devoir de mémoire, mais aussi pour témoigner d'un symbole fort à l'heure où des milliers de réfugiés fuient la guerre pour trouver l'asile en Europe.

La synagogue du 51 de la rue des Champs a accueilli la communauté juive roubaisienne de 1877 jusqu’à l’année 1940. Une vingtaine de familles la fréquentaient alors, la plupart ont été déportées. Peu sont revenues. 

Le témoignage d'une ancienne déportée roubaisienne

Lili Leignel a connu le lieu de culte, dans ses jeunes années. Elle avait huit ans quand elle a été envoyée avec sa mère et ses deux frères à Ravensbrück, puis à Bergen-Belsen, "le camp de la mort lente", comme elle l'appelle. Ils sont rentrés vivants, contrairement à son père, déporté et mort à Buchenwald. 

Lili Leignel a 83 ans aujourd'hui. Elle était présente ce jeudi à l'inauguration de la plaque commémorative. "C'est très important pour moi et c'est indispensable pour la ville de Roubaix", nous a-t-elle déclaré. "Il ne faut jamais oublier que cette synagogue a existé et et qu'il s'est passé tant de drames suite à cette époque". Pour la survivante des camps, la présence de membres de toutes les communautés lors de cette inauguration est un message fort :"Il s'agit de montrer qu'à l'époque comme à présent, il faut témoigner de l'empathie pour les étrangers, quelle que soit leur confession. Il faut savoir s'accepter avec nos différences. Nos différences ne font que nous enrichir. C'est indispensable pour qu'il n'y ait plus de haine."

Lili Leignel reprendra son bâton de pèlerin dès la semaine prochaine pour continuer de  témoigner de l'horreur des camps et du régime nazi qui les a créés. Plus de 7000 collégiens ont déjà entendu son récit et le message qui l'accompagne : "une indispensable  leçon de tolérance pour combattre le racisme", revendique-t-elle.



Une synagogue à Roubaix de 1977 à 1940
Au 51 rue des Champs à Roubaix, une maison antérieure à l’actuel immeuble abrita la synagogue de la communauté juive de la ville. Elle avait été fondée en 1872 par Isidore Weill, originaire d’Alsace.
Le rez-de-chaussée était loué par la communauté, il abritait le logement du ministre officiant et l’oratoire.
La synagogue est recensée officiellement une dernière fois en 1939, alors qu’elle était fréquentée par vingt-cinq familles roubaisiennes.
La plaque qui commémore aujourd'hui sa présence rend hommage à toutes les victimes des persécutions de la Seconde Guerre mondiale.
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