Un auteur de livres d'histoire s'associe à un illustrateur pour créer une bande dessinée sur l'Occupation de la ville d'Ault, cité littorale célèbre pour ses falaises crayeuses. Le dessinateur Stéphane Nastuzzi réalise exclusivement au stylo-bille les illustrations de la bd, à paraître en 2024
Stéphane Nastuzzi n’est pas un cafetier comme les autres. Aux manettes du café Les Compagnons du Nautile, sur la Grand'rue d'Ault (Somme), il sort son stylo-bille pour dessiner lorsqu'il passe de l'autre côté du comptoir. En ce moment, l'artiste planche sur un projet de taille : raconter en bande-dessinée les quelques années d'Occupation de la cité picarde pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1944. Le récit est signé Jean-Louis Derche, spécialiste de l'histoire locale.
Le projet est né de la volonté de Stéphane Nastuzzi d'adapter l'un des livres de Jean-Louis Derche sur l’occupation d’Ault. "Non seulement j'étais content, mais je trouvais ça fabuleux de pouvoir faire ce genre d'illustrations. Il m'a montré deux-trois croquis, j'ai assitôt validé," raconte l'écrivain.
Une sortie à l'été 2024
Dans cette œuvre collective, composée en majeure partie de dessins inspirés de photos d’époques ou de reconstitutions, l’artiste s’est laissé un part d’interprétation. "Il va y avoir plusieurs scènes avec des gros plans, chose que les photographes n'ont pas fait à l'époque. C'est à moi d'aller chercher, dans leurs photos, un plan qui m'intéresse et l'agrandir ou le détailler," confie le dessinateur, qui se fait appeler Nais Romeo Nastuzzi.
S'il travaille exclusivement au stylo bille, c'est pour un pied de nez à l’Histoire : les inventeurs du stylo étaient deux juifs hongrois qui ont fui le nazisme.
Le bille, je m'en sers depuis gamin. Je suis né en 1968, c'est le moment où il est arrivé dans les écoles. Il ne me quitte jamais : je suis au téléphone, je l'ai, je dessine des petits paysages lorsque je me promène. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, le bille va toujours fonctionner !
Nais Romeo NastuzziDessinateur aultois
La sortie du roman graphique est prévue au courant de l’été et devrait demander près de 2 000 heures de dessin.
Avec Mélissa Genevois