Depuis le 25 septembre, une étude sous-marine est menée par les archéologues du Drassm (Département de Recherches Subaquatiques et Sous-Marines) pour identifier des épaves qui reposent au large de Dunkerque. Les premiers résultats doivent être dévoilés ce vendredi 13 octobre lors d’une conférence de presse.
On connaissait le Crested Eagle, l’épave visible à marée basse sur la plage de Zuydcoote ou le Devonia à Bray-Dunes. Mais au large de Dunkerque gisent encore 305 bateaux perdus pendant l’Opération Dynamo. Depuis trois semaines, Le André Malraux, navire de recherches du ministère de la culture, scrute les fonds marins pour enfin localiser toutes les épaves.
"Sur les plus de 300 bateaux perdus, il y en a plus d’une trentaine dont on ne connaît pas la localisation", explique Bruno Pruvost, membre de la Société dunkerquoise d’Histoire et d’Archéologie. Ce plongeur passionné d’Histoire avait retrouvé en 2019 les épaves de deux navires, la Doris et la Lady Rosebery – ces fameux little ships venus prêter main-forte en mai-juin 1940 aux marines britannique et française pour évacuer vers l’Angleterre quelque 340 000 soldats alliés, bombardés par l’armée allemande.
"Quand on plonge ici on voit rarement une épave de 100 mètres de long en entier ou même jamais. Grâce à cet appareil, on va avoir ses dimensions, son état de conservation, la hauteur des vestiges conservés…"
Cécile Sauvage, conservatrice du patrimoine
Un sondeur multifaisceaux
Cette nouvelle campagne de recherches marque la première collaboration du Drassm avec son homologue britannique Historic England, la commission des bâtiments et monuments historiques d’Angleterre. "Il s’agit d’une opération sans plongée, explique Cécile Sauvage, conservatrice du patrimoine. Dans un premier temps, on va documenter les épaves avec un appareil qui se trouve sous la coque du bateau, un sondeur multifaisceaux, pour avoir une vision d’ensemble de chaque site."
"C’est très utile car quand on plonge ici on voit rarement une épave de 100 mètres de long en entier ou même jamais, poursuit-elle. Grâce à cet appareil, on va avoir ses dimensions, son état de conservation, la hauteur des vestiges conservés… Ce qui va nous permettre de comparer toutes ces données-là avec des données d’archive et vérifier si l’identification proposée par les plongeurs peut correspondre."
Une opération rendue possible grâce à Bruno Pruvost qui a aidé les archéologues en leur indiquant les points de plongée et en leur donnant de la documentation pour dresser un état des lieux. "Ce travail qui va être réalisé n’aura jamais été fait au final". L’étude va permettre de compléter et d’enrichir les connaissances historiques et scientifiques relatives au miracle de Dunkerque, 83 ans après.
Cet événement donnera également l’opportunité au public de visiter le navire le André Malraux les 14 et 15 octobre pour mieux comprendre sa mission et les outils de recherche utilisés.