Pour certains, la grande réderie d'automne d'Amiens a débuté dimanche 2 octobre bien avant que le soleil ne se lève. Rencontre avec ces lève-tôt, à l'affût des bonnes affaires.
Il est 5 heures, Amiens s'éveille. Dans la nuit noire, seules les lampes torches éclairent les stands des brocanteurs, installés dans le centre-ville de la capitale picarde. Pour certains habitués, la grande réderie d'automne commence déjà... après une courte nuit de sommeil.
"On s'est levés tôt, à 1 heure du matin," avoue l'un de ces "chineurs de la nuit". "J'ai déjà quelques meubles dans le camion, je suis là depuis hier soir. J'ai dormi deux heures," sourit une autre. "Je viens pour 5 heures du mat', glisse un habitué. C'est ce qu'il faut pour dénicher des objets qu'on trouve pas tout le temps."
Les achats se font au pas de course : il faut arriver en premier pour ne rien louper. Certains vendeurs n'ont pas même pas fini de déballer leurs marchandises. À la réderie, c'est bien connu : les meilleures affaires ne se font pas à la lumière du jour.
Entre gens avertis
"C'est pas désagréable la nuit, puisqu'on est entre gens avertis. Donc ça va très vite, on perd pas de temps à discuter inutilement pendant des lustres !" lance Pascal Suarez, brocanteur. "Les oiseaux qui se lèvent tôt attrapent les vers, comme on dit en Angleterre, ricane une Britannique matinale, elle aussi venue faire des affaires. On est un peu fous, concède-t-elle. Seuls les chiens fous et les Anglais aiment la pluie !"
Pour ces "chineurs de la nuit", tous les signes sont bons pour espérer trouver la perle rare, la bonne affaire tant convoitée.