Une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux a été ouverte par le parquet d'Amiens, ce 16 septembre, dans l'affaire de la reprise des salariés de Whirlpool par la société WN. Les investigations doivent notamment permettre de vérifier certaines informations contenues dans le rapport d'audit.
Le parquet d’Amiens a annoncé, lundi 16 septembre, l'ouverture d'une enquête préliminaire dans l'affaire WN pour abus de biens sociaux. Celle-ci a été confiée à la police judiciaire d'Amiens le 2 septembre.
Le procureur de la République d'Amiens été saisi à la fin du mois de juillet des conclusions de l’audit commandé par la préfecture de la Somme concernant WN. La société, qui a repris le site et une partie des salariés de Whirlpool en juin 2018, est suspectée de ne pas avoir proposé un projet sérieux.
En scrutant en détail les fonds privés et publics engagés dans cette reprise, l'audit a permis de révéler la présence d'une somme suspecte de 179 000 euros, qui représente 1,5% de ses fonds engagés. Cette somme réunissant "des avantages en nature" pour l'équipe dirigeante de WN, "les honoraires de certains prestataires de service, des frais de déplacement, de marketing et de représentation" suscite l'interrogation du parquet, par son importance et son lien avec la création de l'entreprise.
En mai 2018, l'industriel picard Nicolas Decayeux avait repris 162 des 282 ex-salariés de Whirlpool, après la décision du fabricant américain de sèche-linge ayant décidé de délocaliser sa production à Lodz (Pologne). Mais son entreprise, WN s'est retrouvée dans une impasse de trésorerie, faute de débouchés commerciaux concrets, malgré les aides apportées par l'Etat (2,5 millions d'euros) et l'ex-propriétaire du site, Whirlpool (7,4 millions d'euros).
Fin juillet, le tribunal de commerce avait validé l'offre de reprise partielle de WN par Ageco Agencement prévoyant le maintien de 44 postes et 138 licenciements.