Jeudi 9 avril, une étudiante de 20 ans a été retrouvée morte à Amiens, tuée de plusieurs coups de couteau. Son compagnon a reconnu les faits. Il sera présenté samedi 11 avril au parquet qui demandera son placement en détention provisoire. C'est le 2ème féminicide cette semaine en Picardie.
Macabre découverte pour les pompiers d’Amiens. Jeudi 9 avril, ils sont intervenus en fin de matinée dans un petit logement d’Amiens situé près de la place Gambetta, dans le centre-ville. C’est là qu’ils ont découvert le corps sans vie d’une jeune femme d'origine marocaine âgée de 20 ans.
Selon le procureur de la République d'Amiens, les pompiers avaient été contactés par une amie de la victime qui s’inquiétait de ne pas avoir de ses nouvelles.
L'autopsie révèle que l'étudiante a été tuée de plusieurs coups de couteau et qu'elle était décédée depuis plusieurs jours lorsque les pompiers sont intervenus.
Aucun antécédent
Le compagnon de la jeune femme, présent dans le logement de la victime, a spontanément reconnu les faits. Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire d’Amiens.Le procureur de la République précise que l'homme est inconnu de la justice et n’a jamais été condamné. "Aucune plainte, ni aucun signalement de violence conjugale antérieur aux faits n’a été porté à notre connaissance", ajoute-t-il.
Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire aggravé. Des auditions de témoins et des investigations de police technique et médico-légales complémentaires sont en cours.
L’auteur du crime sera présenté au parquet samedi 11 avril aux fins d’ouverture d’une information judiciaire du chef d’homicide volontaire par conjoint. Le parquet demandera sa mise en examen et son placement en détention provisoire.
Deux féminicides en une semaine en Picardie
Mardi 7 avril déjà, une femme a été retrouvée morte étranglée à son domicile à Saint-Quentin dans l'Aisne. Son conjoint a été placé en garde à vue et a reconnu les faits.Selon un collectif féministe, l'étudiante décédée à Amiens est la 27e victime de féminicide depuis le début de l'année.
Depuis la mise en place du confinement, les travailleurs sociaux et forces de l'ordre dans la Somme craignaient une augmentation des violences conjugales. "Nous sommes inquiets pour ces femmes dont le conjoint pourrait profiter de cette période pour exercer encore plus d'emprise sur elles", nous confiait Safia Drah, assistante sociale à l'association Agéna.
Plus d'une semaine après le début du confinement, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait indiqué que les interventions des forces de l’ordre à la suite de signalements pour des violences conjugales avaient augmenté de 32% en zone de gendarmerie.
En réponse, il avait alors annoncé que les femmes victimes d’actes violents pouvaient désormais donner l’alerte directement dans les pharmacies en utilisant un code. Plusieurs dispositifs ont également été mis en place comme la plateforme "Arrêtons les violences" qui permet de mettre en relation directement les victimes et un policier ou un gendarme.
« Le 3919 est maintenu du lundi au samedi (9-19h) mais téléphoner n'est pas toujours facile quand vous êtes confinée avec un homme violent. La plateforme https://t.co/7LUx3IDHAD 24/7j permet aux victimes & témoins de dialoguer avec un policier formé. » @le_Parisien #COVID19 pic.twitter.com/LoqIeCPQBF
— ?? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) March 29, 2020