À l'issue des 6 jours d'audience devant la cour d'assises d'Amiens, des peines de prison allant de 5 à 10 ans ont été prononcées à l'encontre des quatre principaux accusés du braquage du casino de Cayeux-sur-Mer (Somme). Deux autres accusés, considérés comme complices, encourent également des peines de prison fermes assorties de sursis.
Le verdict est tombé à 22h30, jeudi 30 mars, après plus de 5 heures de délibéré. Pour le braquage du casino de Cayeux-sur-Mer, dans la Somme, quatre accusés encourent des peines allant de 5 à 10 ans de prison ferme. L'employé de l'établissement, considéré comme complice, encourt cinq ans de prison dont deux avec sursis. Les cinq hommes ont été placés en détention à l'issue du procès.
Quant à la sœur de deux des braqueurs, qui les a conduits en voiture jusqu'au casino, elle écope de 4 ans de prison dont trois avec sursis.
Des peines lourdes requises
Les faits remontent à 2016. Dans la nuit du 18 au 19 septembre, quatre hommes braquent le casino de Cayeux-sur-Mer avec l'aide de complices. Armés de trois fusils et d'une arme de poing, ils séquestrent les salariés présents, volent leurs affaires personnelles et s'emparent d'un butin estimé à 55 000 euros.
Ils ne sont interpellés que quelques mois plus tard puis placés en détention provisoire avant d'être remis en liberté en 2018. Durant les 6 jours de procès, ils comparaissaient donc libres.
Lors du dernier jour d'audience, le parquet avait requis 12 à 15 ans de réclusion pour les quatre principaux accusés et 4 à 8 ans de prison pour les deux complices, soulignant la violence des faits qui ont suivi l'irruption de nuit des quatre hommes, armés et cagoulés dans le casino. Il appuyait également le fait que le projet nécessitait de la préparation.
Ce que réfutait l'avocat de la défense, qui insistait sur le fait que le braquage s'est déroulé sans violence : "on a eu un réquisitoire finement ciselé de toute évidence, mais avec des peines qui sont particulièrement excessives à mon sens eu égard à l'absence de violence réelle et profonde, le temps qui s'est passé depuis la date des faits, leurs évolutions et le fait que ce sont des amateurs, je continue à le penser profondément", estimait Me Stéphane Daquo.
Un verdict satisfaisant pour les parties
À l'issue du verdict, les avocats de la défense se sont montrés satisfaits, notamment par rapport au fait que les peines requises n'aient pas été suivies. "Du côté des parties civiles, ils ont entendu qu'il y avait eu une condamnation et pour les accusés, on a entendu aussi pourquoi ils ont été amenés à commettre ce braquage. J'avais peur que les peines soient plus lourdes, parce qu'ils ne se sont pas montrés sous leur meilleur jour devant la cour d'assises, ou qu'on les juge par rapport à leur apparence et pas sur ce qu'ils représentent", confie Me Zineb Abdellatif, avocate de l'un des accusés.
"Les parties civiles sont soulagées des peines qui ont été prononcées, a affirmé Me Élie Attia, avocat de la partie civile. Ce qui était important, c'était la reconnaissance de leur qualité de victime. Maintenant, le plus dur commence, parce qu'il va falloir se reconstruire après le procès et tourner la page."
Les parties disposent désormais de dix jours pour faire appel.
Avec Marine Lesprit / FTV
