Dans le cadre de la loi "Climat et Résilience", une zone à faibles émissions (ZFE) doit être créée à Amiens au 1er janvier 2025. Certains véhicules polluants seront interdits à la circulation.
Les vieilles voitures bientôt privées d'accès dans le centre-ville de la capitale picarde ? C'est, en tout cas, ce qui se profile avec la création d'une zone à faibles émissions dans l'hypercentre d'Amiens. Parmi les habitants, la mesure ne fait pas l'unanimité. "Je suis totalement contre. Dès l'instant où le véhicule passe au contrôle technique, je ne vois pas pourquoi on va interdire l'accès en ville", réagit en colère une automobiliste.
Une loi votée en 2021
Au 1er janvier 2025, la métropole amiénoise doit mettre en place une zone à faibles émissions (ZFE). En France, six zones comme celle-ci existent déjà : Métropole du Grand Paris, Métropole de Lyon, Grenoble-Alpes Métropole, Reims, Rouen et Strasbourg. La loi "Climat et Résilience", votée en 2021, impose d'étendre ce dispositif à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants, et ce, peu importe la qualité de l'air des villes.
Dans la métropole amiénoise, par exemple, la pollution aux particules fines a diminué ces dernières années. "Aujourd'hui, la qualité de l'air d'Amiens ne justifie pas une telle mesure. Évidemment que ça fera des mécontents. On va faire en sorte de limiter au maximum, d'une part, la zone en question et surtout, d'autre part, de limiter le nombre de véhicules qui seront interdits de séjour", prévient Alain Gest, président Les Républicains d'Amiens Métropole.
Un tri en fonction de l'étiquette Crit'Air
Les métropoles dont la qualité de l'air ne dépasse pas les valeurs limites peuvent fixer elles-mêmes certaines restrictions de circulation. Pour le moment, des études sont en cours et rien n'est acté.
En l'état, si on se fie aux textes, dans le périmètre d'une ZFE, les véhicules étiquetés Crit’Air 3, 4, 5 et ceux non-classés (antérieurs à 1997) ne sont pas autorisés à circuler. À terme, les voitures Crit’air 2 seront également interdites.
40 000 morts par an
Cette obligation légale vise à améliorer la qualité de l'air en ville et à limiter l'impact de la pollution sur la santé. Selon une étude de l'agence Santé Publique France, la pollution atmosphérique serait responsable de près de 40 000 décès par an, notamment à cause des particules fines émises principalement par les véhicules diesels.
L'amende sera de 68 euros
En cas de non-respect, les conducteurs s'exposeront à une amende de 68 euros. En 2025, les trois-quarts des véhicules en circulation aujourd'hui ne pourront plus rouler dans les ZFE. Les Français qui ne circulent pas, ou ne comptent pas circuler dans ces grandes villes, pourront bien sûr continuer à utiliser leurs véhicules.