Les concentrations d'ozone devraient dépasser le niveau d'alerte samedi sur le Nord et le Pas-de-Calais, après avoir déjà connu des pics ces jours-ci. Depuis un an, les vignettes Crit'Air sont censées limiter la circulation des véhicules les plus polluants, sans utilité jusqu'ici.
Les concentrations d'ozone dans l’atmosphère pourraient dépasser le niveau réglementaire de 180 µg/m³ sur le Nord et le Pas-de-Calais ce samedi, annonce Atmo, le service de prévision de la qualité de l'air des Hauts-de-France.
Cela s'est produit déjà produit samedi et mardi dernier. Les autres jours de la semaine, le niveau d'ozone a flirté avec le seuil d'information et de recommandation en restant juste en dessous, autour de 170 µg/m.
Qualité de l'air médiocre à mauvaise
Depuis maintenant une semaine, la qualité de l'air dans la région oscille donc de "médiocre" dans le meilleur des cas à "mauvaise". En cause, des vents faibles, un ensoleillement important et des températures qui avoisinent ou dépassent les 30 degrés.
Ce cocktail qui réjouit les amateurs de bronzage favorise la formation d'ozone à partir d'autres polluants émis localement, parmi lesquels les particules en suspension, dont les niveaux sont élevés eux aussi.
Bref, les habitants des Hauts-de-France respirent mal.
Circulation différenciée ou pas ?
Mardi 3 juillet, le Préfet des Hauts-de-France a failli déclencher la circulation différenciée. Avant de renoncer, après qu'Atmo a revu ses prévisions légèrement à la baisse. Les concentrations d'ozone ont juste "frôlé" le seuil d'alerte sans le dépasser, contrairement à ce qui s'était dessiné.
Une nouvelle occasion de ne pas appliquer le dispositif de gestion des épisodes de pollution destiné à limiter l’exposition des populations.
Ce plan a été signé par les cinq préfets de département de la région Hauts-de-France et prévoit justement l’instauration de mesures d'urgences comme la circulation différenciée. Grâce au dispositif « Crit’Air » qui répartit les véhicules, en six classes, selon leur âge leur motorisation, et donc leur niveau d’émission de polluants atmosphérique.
Le plan prévoit que les vignettes frappées des chiffres les plus élevés, au delà de 3, soient interdits de circulation les jours de pollution.
A ce jour, 600 000 habitants du Nord et 200 000 du Pas-de-Calais ont apposé le macaron sur leur pare-brise, sans utilité jusqu'ici.
Pollution aux particules fines aussi
La région n'est pourtant pas la mieux placée en matière de qualité de l'air. L'ozone n'est pas seule en cause, le niveau des particules fines est également préoccupant.
Ce week-end, les concentrations en particules PM10 devrait lui aussi atteindre le seuil d'information et de recommandation.
Récemment, une étude a révélé que dans la métropole lilloise, les jours où l'air ambiant est pollué en particules très fines (PM2,5) sont plus nombreux que les jours où l'air est "respirable" : 223 jours ne 2017 où leur niveau a été supérieur à la directive de l'OMS (10 microgrammes/m3 en moyenne annuelle).
Paris, Lyon, Grenoble ont sauté le pas
Paris a été la première ville de France à instaurer la circulation différenciée en raison d’un épisode de pollution majeur en janvier 2017. Lyon et Villeurbanne ont au même moment associé circulation alternée et différenciée, en couplant vignettes Crit-Air et plaques d’immatriculation paires et impaires.
Depuis, des restrictions similaires ont été remises en oeuvre dans ces deux métropoles, mais aussi à Toulouse et Grenoble.
Le Préfet des Hauts-de-France serait sur le point de franchir le pas, si l'épisode de pollution devait s'intensifier.
En attendant, les automobilistes sont invités à réduire leur vitesse de 20km/h sur les axes routiers et autoroutiers majeurs de la région à compter de vendredi soir et jusqu'à lundi matin.