Vendredi 9 novembre, Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de baisser le coût du permis de conduire. Parmi les options évoquées : l’intégration du code de la route au programme scolaire des lycéens. En Picardie, certains établissements ont déjà sauté le pas.
Depuis septembre, les élèves du lycée du Sacré Cœur d’Amiens peuvent suivre des cours de code dans leur établissement. Christophe Decayeux, le chef de cet établissement privé, a signé un partenariat avec un réseau d’auto-école des Hauts-de-France : « Les jeunes peuvent s’inscrire aux sessions de code puis poursuivre avec des cours de conduite. L’auto-école s’est engagée à venir les chercher devant le lycée et à les déposer au même endroit à la fin du cours ». Le tout avec des frais d’inscription plus bas que dans des auto-écoles classiques.
Depuis la rentrée, environ quarante élèves suivent ce module. « L’objectif, c’est de permettre aux familles d’alléger leur quotidien en facilitant l’accès aux cours de code la route, précise le chef d’établissement. Cela permet aux élèves de terminer le secondaire avec le bac mais aussi le permis en poche ».
Réduire le coût du permis de conduire
Cette initiative rejoint le projet porté par Emmanuel Macron. Le 9 novembre dernier, le Président de la République s’est engagé à « réduire drastiquement le coût du permis de conduire ». Parmi les options envisagées : l’intégration du code de la route au programme scolaire des lycéens.
Dans l’Aisne, le député Jean-Louis Bricout se bat depuis plusieurs années pour mettre en place ce projet. En 2017, il avait d’ailleurs lancé une pétition pour que le code de la route soit enseigné aux lycéens. L’annonce d’Emmanuel Macron s’inspire d’une proposition contenue dans le pacte Sambre-Avesnois-Thiérache, dont le député de la troisième circonscription de l’Aisne est à l’initiative.
Le permis -cher et +vite, le Président reprend mon idée du code de la route acquis au lycée. Expérimentation prévue en Janvier/CIRCO @JJTHIRSON @BorisVallaud @luccarvounas @faureolivier @Valerie_Rabault @cpiresbeaune @lonycan @socialistesAN @YDaudigny @LCP @TF1 @antenne2
— Jean-Louis Bricout (@jlbricout) 9 novembre 2018
Une expérimentation du projet débutera en décembre au sein des huit lycées de cette circonscription. « Le lycée est le lieu idéal pour apprendre le code de la route car toutes les infrastructures et salles informatiques sont déjà présentes, précise l’élu. Et puis cela ne coûtera que 80 euros par élève au lieu de 300 euros en moyenne ! Et ce coût devrait, je l’espère, être pris en charge par la Région ».
Au-delà du simple code de la route, le député estime qu’il est nécessaire de transmettre un "code de conduite" aux lycéens : « Ces cours permettront d’apprendre à conduire, mais aussi d’apprendre à se conduire. Nos professeurs mettront notamment l’accent sur la sécurité ».
Dans cette circonscription rurale, Jean-Louis Bricout estime que l’obtention du permis de conduire est un passeport pour l’emploi. Environ vingt séances de code seront données aux élèves, sous la surveillance de professeurs volontaires. « Cet apprentissage du code de la route, c’est aussi la prérogative de l’Education nationale » ajoute le député.
Un point de vue que ne partage par Christophe Decayeux. L’annonce d’Emmanuel Macron laisse le chef d’établissement sceptique : « Les établissements peuvent bien sûr mettre en place des partenariats avec des auto-écoles pour aider leurs élèves à passer le code car il faut du personnel compétent et du matériel adapté. Cela ne doit pas être à la charge des lycées et ce n’est pas le rôle de l’Éducation nationale ni des professeurs ».
Deux points de vue. Deux méthodes. Mais un même objectif : mettre le permis de conduire à portée de tous les élèves.