Depuis la fermeture de tous les établissements scolaires annoncée par Emmanuel Macron le jeudi 12 mars, les petites annonces de baby-sitting se multiplient sur les réseaux sociaux. À Amiens, étudiants et assistantes maternelles proposent déjà leurs services.
"Je m’appelle Anouchka , j’ai 21 ans et je suis étudiante. Suite aux mesures qui ont été prises actuellement je me tiens à votre disposition pour garder vos enfants quand vous le souhaitez ". Sur les réseaux sociaux, les petites annonces de ce type se multiplient depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires du pays.
En Picardie, cette mesure concerne plus de 415 000 élèves. Pour dépanner les parents et arrondir les fins de mois, de nombreux internautes commencent déjà à proposer leurs services sur des sites de petites annonces ou des groupes Facebook.
Emma Lefevre, a déjà publié une annonce jeudi soir et deux autres ce vendredi matin, moins de 24h après l’allocution d’Emmanuel Macron. À 20 ans, cette ancienne étudiante en médecine propose sur Facebook de "garder les loulous à des prix raisonnables" moyennant cinq euros de l’heure. "C’est important d’être solidaire vu la situation, précise la jeune femme qui vit à Amiens. Il faut montrer que la nouvelle génération peut donner un coup de pouce aux médecins et aux autres parents qui doivent travailler".
Pour augmenter la visibilité de son annonce, Emma a privilégié les groupes Facebook destinés aux Amiénois. Tout comme Elodie, assistante maternelle résidant dans une petite commune près de la capitale picarde. Avec son agrément, cette trentenaire peut prendre en charge trois enfants à son domicile.
Ce vendredi matin, elle a immédiatement appelé la Protection Maternelle et Infantile de la Somme pour demander une extension provisoire de cet agrément. "Vu le contexte, j’ai demandé si je pouvais avoir une dérogation pour garder jusqu’à 6 enfants, précise la jeune femme. En général, ce type de demande prend plusieurs semaines à traiter. Pour l’instant, la PMI n’a pas su me répondre".
Maman d’un petit garçon de 15 mois, Elodie a tout de même publié une annonce pour proposer la dernière place de garde qu’il lui reste en attendant une éventuelle dérogation.
Et la loi dans tout ça ?
Depuis jeudi soir, des dizaines de messages sont postés par des étudiants sur les réseaux sociaux. Eux-mêmes privés de cours, ils sont nombreux à proposer leurs services pour gagner un peu d’argent de poche. Mais tout le monde peut-il s’improviser nounou ? "Les étudiants peuvent tout à fait garder les enfants au domicile des parents mais ils n’ont pas le droit de recevoir des enfants chez eux sans agrément" précise Amélie Jeanvoine, gérante d’une agence de garde d’enfants à Amiens.
Cependant, elle déconseille le babysitting non déclaré. "Il faut absolument un contrat de travail en bonne et due forme pour protéger le salarié comme les parents en cas d’accident". Ce contrat permet aussi à la nounou d’être rémunérée en fonction des taux légaux et de cotiser pour la retraite. "Il ne faut pas céder à la facilité même si on cherche un moyen de garde dans l’urgence" ajoute la gérante.
L’agence, qui compte 100 nounous salariées, a déjà reçu beaucoup d’appel de parents. "Certains nous appelle pour des moyens de garde, d’autres pour annuler les nounous car ils resteront à la maison pour s’occuper des enfants" précise Amélie Jeanvoine.
Sur internet, les petites annonces risquent de continuer à se multiplier. Interrogé ce vendredi matin, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a annoncé que la fermeture des écoles, collèges et lycées irait au moins jusqu’aux vacances de printemps.