Dans l'Oise et la Somme, la fin du calvaire pour les cinémas : "on prépare la réouverture depuis 300 jours"

Pour les exploitants de salles de cinéma fermées depuis le mois d'octobre, la réouverture ce mercredi 19 mai sonne comme une délivrance. Malgré les contraintes sanitaires, chacun a réussi à s'adapter afin accueillir le public dans les meilleures conditions.

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Le temps commençait à devenir long. Mais fin avril, une date est enfin définie par le gouvernement. Ce mercredi 19 mai, les salles de cinéma peuvent enfin rouvrir. Un véritable soulagement pour les exploitants. 

"On l'attendait, cette date, depuis très longtemps, confie Emilie Guillard, directrice du cinéma Gaumont à Amiens. On a eu ce rendez-vous manqué le 15 décembre où on pensait rouvrir et puis finalement non. Il y avait vraiment une forte envie de reprendre."

"C'était un calvaire, ces six mois de fermeture, enchérit Quentin Delcourt, programmateur du cinéma Majestic à Compiègne. Le cinéma est un créateur de lien social, maintenant l'important est de se retrouver."

"À fond pour tout remettre en état"

Et pour se retrouver dans les meilleures conditions, les cinémas ont mis les bouchées doubles. "Durant la fermeture, le bâtiment était quand même entretenu, notamment le matériel, les projecteurs. Mais depuis deux semaines, on est à fond pour remettre tout en état", indique Emilie Guillard. 

"Finalement, on prépare la réouverture depuis 300 jours", sourit Jean Ponchon, responsable du cinéma le Pax à Quend, commune située sur le littoral de la Somme. Ce mois-ci, l'association Art et Loisirs de Quend qui gère le petit cinéma en a profité pour changer l'écran de l'unique salle. "On a avancé les travaux pour être prêts. L'important, c'est aussi la qualité de la salle, on a travaillé à ce que le projecteur soit entretenu. Et on espère faire encore d'autres améliorations d'ici 2022", indique-t-il. 

Une programmation dense

Qualité des équipements, mais aussi de la programmation. À l'annonce de la réouverture des salles, les distributeurs ne se sont pas fait attendre. Il faut dire que près de 450 films attendent sur les étagères, en plus de ceux qui sont sortis à peine deux jours en octobre dernier. "C'est vrai qu'il a fallu faire des choix, la dernière fois que les cinémas ont rouvert après un confinement, on était en pénurie de films, les Américains notamment n'étaient plus là, et aujourd'hui il y en a trop, sourit Quentin Delcourt. Mais on espère que les films porteurs vont être maintenus et que ceux qui fonctionnent au bouche à oreille vont perdurer."

Parmi les ressorties entre autres : Adieu les cons d'Albert Dupontel primé aux Césars, ADN de Maïwen, Garçon chiffon de Nicolas Maury, le film danois Drunk de Thomas Vinterberg primé aux Oscars, Bafta et Césars, Poly de Nicolas Vanier ou encore le film d'animation Calamity de Rémi Chayé.

"On a une programmation vraiment très riche pour ce 19 mai, des films français, des comédies, des films pour enfants. Donc on va essayer d’exploiter les films dans les meilleures conditions et de les garder dans la durée : pour qu’ils puissent aussi faire leur vie", confie Emilie Guillard.

Au Gaumont Pathé, 7 nouveautés sont aussi présentées parmi lesquels le film de manga japonais Demon Slayer. "C'est un film très attendu, affirme la directrice du cinéma. On le propose en VO et en 4DX. Sur la séance de ce soir à 18h40, on a déjà une bonne centaine de préventes. C'est très encourageant."

La jauge, "c'est temporaire"

Concernant les mesures sanitaires, les cinémas sont déjà habitués. Chaque spectateur devra laisser deux sièges libres à côté de lui. Le masque sera évidemment de rigueur dans la salle qui sera aérée entre chaque séance. Plus problématique peut être, la jauge limitée à 35%. Et encore, les exploitants prennent la mesure avec philosophie. 

"Nous on a une salle de 208 personnes, ce qui signifie que l'on peut accueillir 72 personnes. Je vais vous l'avouer, si on accueille plus de 72 personnes par séance on peut sabrer le champagne, sourit Jean Ponchon. Donc pour nous ce n'est pas un problème d'autant que le mois de juin est celui où il y a le moins de fréquentation."

"L’idée c’était d’ouvrir quelles que soit les conditions, abonde Emilie Guillard. Après tout dépend de la taille de la salle : on a des très grandes salles qui font presque 600 places donc si on remplit la salle à 200, c’est déjà bien. Et puis de toute façon c'est très temporaire, au bout de deux semaines, on repasse à 65%."

De quoi espérer une reprise en douceur. Les cinémas ont d'ores déjà prévus des événements pour convaincre le public de revenir en salle. Certains comme Quentin Delcourt n'ont pas attendu bien longtemps. "Dès ce soir, c'est ciné débat !", annonce-t-il. Le cinéma diffuse le documentaire Pour la vie consacré aux personnes qui font partie de la communauté LGBT depuis la première heure. La projection aura lieu en présence des réalisatrices d'Anne-Claire Dolivet et Aurélia Bloch. 

Viendra ensuite le Festival Plurielles pour une 4e édition organisée au Majestic de Compiègne du 11 au 19 juin avec entre autres Isabelle Adjani, Emmanuelle Béart, Aïssa Maïga, Camélia Jordana... Le signe que la vie reprend, enfin. 

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