VIDÉO. Législatives 2022 : revivez les temps forts du débat de la 1ère circonscription de la Somme, où François Ruffin brigue un deuxième mandat

Les élections législatives se tiendront les 12 et 19 juin prochains. La région compte 50 circonscriptions. Cinq candidats de la première circonscription de la Somme débattent sur France 3 Picardie, en partenariat avec France Bleu.

C'est probablement la circonscription picarde qui attire le plus d'attention au niveau national. Le très médiatique François Ruffin s'y représente, investi par la Nupes, face à huit candidats.

Cinq d'entre eux ont débattu sur le plateau de France 3 Picardie à 17h45 :


- François Ruffin (Picardie Debout)
- Pascal Rifflart (Renaissance)
- Nathalie Ribeiro-Billet (Rassemblement national)
- Pascal Scribe (Reconquête)
- Jean-Patrick Baudry (Lutte ouvrière)


Consultez le replay du débat en intégralité  : 

Les temps forts du débat

17h45. Le débat commence, animé par Dominique Patinec de France 3 Picardie et Marie-Gaëtane Comte de France Bleu Picardie.

17h53. Face au député sortant François Ruffin qui se présente comme une "caisse de résonnance" du peuple, Nathalie Ribeiro-Billet se place en représentante des électeurs les plus modestes. "J'ai vécu avec un revenu de 500 euros, après je me suis levée à six heures du matin pour un SMIC, je sais ce que c'est de regarder les prix au kilo quand on va faire ses courses. C'est de l'expérience, c'est du vécu, c'est des choses qui restent", assure la candidate du Rassemblement national Nathalie Ribeiro Billet.

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17h56. Pascal Rifflart, le candidat investi par la majorité présidentielle, relativise le bilan de François Ruffin, notamment sur l'affaire Whirlpool et Goodyear. "Vous êtes intervenus deux fois sur ces sites, les deux bilans sont totalement négatifs, accuse-t-il. Vous avez attisé un certain nombre de rancœurs, et suscité la colère, ce que vous savez bien faire, mais le bilan en termes d'aide direct, on cherche encore."

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18h.05  Sur la question de l'emploi, l'installation de plateformes logistiques qui se multiplient ne réjouit pas vraiment le député sortant. "J'ai pas envie que ma région devienne le hangar de l'Europe, on était un lieu de production et le libre-échange pendant 40 ans a fait partir nos usines vers l'Europe de l'Est ou vers l'Asie, précise François Ruffin, ça ne veut pas dire qu'il faut interdire la logistique mais ça ne doit pas être l'axe de développement majeur. (....) Moi je suis pour une réindustrialisation, qui ne se fera pas sans régulation des marchés mondiaux."

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Pour le candidat Reconquête Pascal Scribe, lui-même entrepreneur, il faut miser sur l'amélioration de l'attractivité du territoire : "Les entreprises il va falloir les faire venir, redynamiser, mais ça va prendre du temps puisqu'on est descendu à 11% d'industries sur le territoire." 

18h12. À propos de l'emploi toujours, François Ruffin évoque les travailleurs qui occupent, par exemple, des poste d'agents d'entretien et d'auxiliaire de vie sociale. "Aujourd'hui pour moi, la priorité c'est d'offrir à ces métiers un statut, un revenu, des horaires, un salaire, une carrière. Ce sont des millions de salariés qui ne pourront pas être délocalisés et à qui on peut offrir un avenir."

18h15. Fidèle aux idées de son parti Lutte ouvrière, Jean-Patrick Baudry, la solution réside dans le partage du travail. "Avoir un emploi c'est vital, pour un salaire, pour la dignité de participer complètement au fonctionnement de la société. Je pense qu'il faudra que les travailleurs, pour leur lutte collective, se donne comme objectif la répartition du travail entre tous, sans perte de salaire, estime-t-il. Aujourd'hui on a des personnes qui s'enfoncent dans le chômage pendant que d'autres s'esquintent la santé, s'épuisent au travail à cause des conditions de travail et des cadences. C'est le jackpot pour les capitalistes mais c'est complètement absurde du point de vue des travailleurs. (....) Il faut travailler moins pour travailler tous."

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18h21. Sur les questions environnementales, François Ruffin fustige la politique d'Emmanuel Macron. "Une preuve qu'il n'y a pas de volonté de transition écologique  un gouvernement qui n'a pas de ministre du Transport ni du Logement alors que ce sont les deux secteurs à transformer de manière prioritaire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre." Et défend par ailleurs son propre bilan : "à l'Assemblée nationale pendant cinq ans, je me suis battu pour la rénovation des passoires thermiques, parce que c'est gagnant pour les factures des gens, pour l'emploi, pour les émissions de gaz à effet de serre et pour l'indépendance de la France parce que ça fait moins d'importations de gaz et de pétrole."

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18h26. Nathalie Ribeiro-Billet, issue d'une famille d'agriculteurs, aborde le sujet du changement climatique. "On s'inquiète en période de sécheresse, en période de pluie, au niveau des températures qui changent. On essaie de s'adapter, avec ce qu'on a, comme on peut, en espérant faire bien." Au sujet de l'écologie, le candidat Reconquête Pascal Scribe évoque son expérience personnelle. Il a créé une entreprise pour construire des maisons bio-sourcées, économes en énergie, mais a eu des difficultés à la faire décoller, faute d'investisseurs, et d'après lui, faute de soutien des pouvoirs publics. "L'écologie a du mal encore en France", assure-t-il.

18h30. La discussion s'ouvre sur l'éolien, très présent dans la région. Pour la candidate du Rassemblent national, il faut arrêter le développement des parcs. "Le secteur de l'éolien, on peut dire stop. Quand on se promène le soir dans les alentours d'Abbeville on a l'impression de se balader dans des aéroports, ça clignote de partout. Moi je crois au nucléaire, et je crois qu'il faut miser sur l'indépendance énergétique de la France."

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18h32. Pour Jean-Patrick Baudry, la transition énergétique n'est simplement pas compatible avec une économie capitaliste. "La situation est alarmante, les scientifiques sont unanimes, et on fonce dans le mur. On ne peut pas compter sur ceux qui dirigent cette société pour trouver et mettre en œuvre des solutions efficaces, car ils ne sont responsables que devant les profits des actionnaires. Il faut qu'on puisse planifier la production, savoir de quelles technologies on dispose, de quelles ressources et de quels moyens de production, et qu'on coordonne tout ça. Et ça, c'est contradictoire avec la volonté des capitalistes de faire leurs affaires à l'abri du regard de la société."

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18h40. Les candidats disposent chacun de 40 secondes pour conclure, dans un ordre défini par tirage au sort. Pascal Scribe se contentera de dire : "Nous avons besoin de vous, il faut que la France reste la France et surtout vive la France !"

Jean-Luc Baudry s'adresse quant à lui aux travailleurs : "Nous faisons tourner tout ce qui fonctionne dans cette société, nous produisons toutes les richesses, nous n'avons aucune raison de nous faire petits. Il faut nous organiser et nous préparer aux luttes collectives à venir."

Nathalie Ribeiro-Billet se dit quant à elle "amoureuse de la France, amoureuse de la circonscription et amoureuse des gens". Elle parle des valeurs d'égalité, de respect, de travail, "et la valeur de l'argent, surtout", promettant d'être la "candidate du pouvoir d'achat", mais aussi de l'accès aux services publics et de la sécurité.

Pascal Rifflart rappelle quant à lui qu'il est médecin et estime avoir été "soutenu du début à la fin par le président Emmanuel Macron, qui nous a permis d'éviter la catastrophe nationale". Il promet de soutenir la politique du président "en tant que médecin, en tant qu'homme de terrain, en tant qu'élu local".

Enfin François Ruffin joue quant à lui l'anaphore : "C'est avec fierté que je vous ai représenté, j'ai porté la voix des soignants, des enseignants, des ouvriers, des auxiliaires de vie sociales, des femmes de ménage. C'est avec fierté que face à vous, les gens qu'Emmanuel Macron appelle "ceux qui ne sont rien", c'est avec fierté que je me bagarrerai pour vous contre la retraite à 65 ans, (...) c'est avec fierté que je défendrais un droit au bonheur pour toutes et tous, et pas seulement pour les amis de Monsieur Macron là-haut."

Fin du débat.

L'emploi, le pouvoir d'achat et l'environnement au cœur du débat

Les enjeux sont nombreux dans ce territoire à cheval entre l'urbain et le périurbain : la circonscription comprend une partie de la ville d'Amiens, Abbeville, et les communes entre les deux comme Domart-en-Ponthieu et Flixecourt.

Dans ce bassin de population où plus d'un actif sur deux est employé ou ouvrier, 20% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, bien plus que la moyenne nationale. La moitié des ménages y sont considérés comme "modestes" ou "pauvres" par l'INSEE. 

Côté environnement, on peut noter l'importance de deux grands thèmes : le développement de l'éolien, qui fait souvent débat dans la région, et la mobilité douce, dans un territoire où les travailleurs dépendent encore largement de la voiture.

Quel candidat saura convaincre les électeurs sur ces questions ?

Des candidats tous issus de la société civile

En 2017, François Ruffin, journaliste et réalisateur engagé, avait créé la surprise en l'emportant à 56% des suffrages face à Nicolas Dumont, alors maire d'Abbeville et homme politique aguerri. Habitué des coups d'éclat médiatiques, François Ruffin s'est depuis construit une réputation de trublion de l'Assemblée nationale. Qu'il agace ou qu'il fascine, il a su, dés sa première campagne, attirer l'attention, et part avec cet avantage. 

Mais en qualité de sortant il devra surtout défendre son bilan pour convaincre. Face à lui, Pascal Rifflart, médecin investi par la majorité présidentielle, bénéficie lui aussi d'une certaine notoriété localement. Il a néanmoins été au centre d'une polémique ces derniers jours, pour s'être qualifié de "Français de souche" dans un tract, expression retirée depuis.

Pour le Rassemblement national, Nathalie Ribeiro-Billet, conseillère bancaire habitant Ailly-le-Haut-Clocher, pourrait bénéficier de l'élan de l'élection présidentielle. Dans cette circonscription , Marine Le Pen a recueilli 30,14% des voix au premier tour. Un élan qui pourrait lui permettre de faire oublier l'échec du parti en 2017, qui ne s'était pas qualifié au deuxième tour. Mais le candidat Reconquête pourrait bien lui compliquer la tâche, en divisant les voix d'extrême-droite. Le parti d'Éric Zemmour a investi Pascal Scribe, entrepreneur spécialisé dans l'habitation écologique.

Enfin, de l'autre côté de l'échiquier politique, Jean-Patrick Baudry est investi par Lutte ouvrière. Professeur de mathématiques, il milite depuis longtemps mais se présente pour la première fois, pour défendre des idées marxistes révolutionnaires. Le parti de Nathalie Arthaud n'avait pas présenté de candidat dans cette circonscription en 2017.

Quatre candidats de la circonscription sont absents de ce débat : Mathilde Roy (LR), Thierry Vandeplassche (Parti animaliste), Pascal Fradcourt (Parti Radical dissident) et Noé Boxoen (Debout la France)

À suivre également, les autres débats et infos sur les législatives dans les Hauts-de-France sur cette page et sur france.tv

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