Trois mois après l'annonce du PSE au sein de l'entreprise Valéo basée à Amiens (Somme), les syndicats ont négocié différentes mesures pour que les 89 personnes licenciées soient reclassées convenablement. Mais pour l'instant, personne ne sait qui partira, ni dans quelles conditions.
Le plan de licenciements a été rendu public début juillet 2023. L'usine Valéo d'Amiens nord, qui fabrique des embrayages pour automobiles, va supprimer 89 emplois dans le cadre d'un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Une décision qui avait naturellement déplu aux salariés, dans l'incertitude depuis cette date.
"89 solutions sont à trouver"
Trois mois plus tard, ce plan avance mais n'est pas totalement entériné. "On a signé un accord avec la direction même si on a voté défavorablement contre ce PSE avec les autres syndicats" amorce Gino Croisy, de Force Ouvrière. Un deal âprement négocié par ces organisations. Il prévoit notamment des moyens supplémentaires, "12 millions d'euros pour l'accompagnement et la formation payés par Valéo" ou encore "30 embauches dans la main-d'oeuvre directe".
Quant aux salariés bientôt concernés, "89 solutions sont à trouver" répète Gino Croisy. "Des départs à la retraite, des reconversions ou des projets personnels pour dire de limiter les dégâts. Des volontaires, il y en a."
Et ils devraient avoir des opportunités. "Il y aura des reclassements internes ou externes à Abbeville ou Étaples. La direction s'est aussi engagée à donner les emplois 'Valéo opportunities' sur les 33 sites du groupe en France, en assurant les coûts financiers d'un déplacement professionnel."
Des possibilités qui ne rassurent pas pour autant les salariés de Valéo qui seront concernés. "Le moral des troupes est compliqué, morose" ressent Gino Croisy. Celles et ceux potentiellement licenciés dans le cadre du PSE ont récemment reçu un courrier. "Ils sortent du déni" avoue Gino Croisy.
La direction se base sur différents critères pour les licenciements
Pour "choisir" les personnes licenciées, la direction de Valéo se base sur des critères socio-professionnels via un système de points. "Cela se calcule en fonction du nombre d'enfants, de la situation du compagnon ou de la compagne par exemple. Il y a aussi une note de l'employeur de A à D, et là c'est plus flou" détaille le syndicaliste. Plus un salarié a de points, plus il est éloigné du risque d'un licenciement.
Après la signature définitive de cet accord entre direction et salariés vendredi 12 octobre, le PSE devra être validé par la Directions de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DEETS) dans les 15 à 20 jours. S'en suivront les pourparlers entre direction et salariés sur les reclassements.
Ce plan réduira les effectifs de Valéo Amiens nord de 10%, dans le cadre de délocalisations des tâches en Espagne ou en Turquie. Au total, "35% de la structure est impactée" calcule Gino Croisy, dans l'attente comme l'ensemble de ses collègues.