La cathédrale d’Amiens est un joyau qui a résisté à deux guerres ! Le portail, chef d’œuvre du Gothique flamboyant, nous est parvenu intact, malgré les bombardements. Pendant quatre ans, de 1915 à 1919, ses sculptures sont restées cachées derrière des montagnes de sacs, remplis d’argile.
Dans le comble dans la nef une pompe à incendie trône depuis septembre 1915. A l’époque, des canalisations sont installées pour mener l’eau jusqu’ à 45 mètres de haut et des murs coupe-feu sont construits à la base de la flèche.
L’incendie, c’est la hantise des hommes chargés de protéger Notre Dame d’Amiens. Le martyr de la cathédrale de Reims a marqué le pays. Un ancien pompier de Paris et ses territoriaux veillent.
Source archives :
- Evêché d'Amiens
- Pathé Gaumont
- BDIC Fonds Valois
- Historial de la Grande Guerre de Péronne
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©France 3
Les sacs d’argile sont aussi montés à l’intérieur de l’édifice. Et puis l’ange pleureur est déménagé, remplacé par un moule en plâtre. Cet ange deviendra célèbre en devenant le héros des cartes postales expédiées par les soldats britanniques aux quatre coins de l’empire. Au roi Georges V qui s’émerveille, lors d’une visite, on doit avouer qu’il s’agit d’une copie. L’original aura les deux ailes cassées dans un transport malencontreux.
Au printemps 1918, les obus pleuvent et une torpille crève la voûte ; par miracle, elle n'explosera pas. Les vitraux sont déposés, les trésors et tableaux évacués. L’orgue est démonté, avec ses 3500 tuyaux. L’évêque appelle le pape au secours et Benoît XV écrit au nonce de Münich. Il est exaucé : Guillaume II épargne le monument ! Messe libératrice, le 15 août. Le Petit journal décrit une « cathédrale toute endolorie, empaquetée des pansements de ses sacs ». Notre Dame d’Amiens est « comme une blessée, pâle dans sa robe de pierre »... mais elle est sauvée.
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