Une centaine de personnes a participé à une marche blanche mardi pour rendre hommage à Noémie Feuilloy, retrouvée morte à Amiens la semaine dernière. Son ancien compagnon a reconnu l'avoir tuée en garde à vue.
Ils marchent en silence, mais à travers les larmes, la colère perce. Du quartier d'Amiens où Noémie Fleuroy habitait au chemin du Réservoir, où elle a trouvé la mort, plus d'une centaine de personnes ont pris par à une marche blanche mardi en soutien à la famille de la jeune femme. Derrière la tristesse qui précédait les obsèques, les questions fusaient alors que son ancien compagnon a reconnu en garde à vue l'avoir tuée.
Car Noémie avait porté plainte pour violence et abus sexuel contre cet homme avec lequel était séparée depuis septembre dernier. Aujourd'hui, son père a "la haine" et tient les autorités judiciaires pour responsables. "Il faudrait déjà que la justice prenne en compte que dès la première plainte, il y a danger, assène Rémi Fleuroy. Pourquoi n'a-t-il pas comparu immédiatement ?"
"On ne peut pas supporter ça"
La famille appelle à une prise de conscience collective pour lutter contre les violences faites aux femmes. "Je suis une mère, j'ai sept enfants, j'ai trois filles, murmure Joëlle Lemaire, belle-mère de la victime, bouleversée. On ne peut pas supporter ça, il faut faire quelque chose." En soutien, voisins, amis, mais aussi des représentants associatifs étaient venus se joindre à cet appel.
"Il faut absolument qu'il y ait une mobilisation politique, sociale, économique pour que ces féminicides cessent", martèle Camille Lhermitte, membre du collectif Droit des femmes 80. En 2016, 123 femmes ont péri de la main de leur main de leur conjoint ou de leur ex en France. Ce chiffre n'a pas diminué par rapport à l'année précédente.