Les délégations paralympiques japonaises d'athlétisme et de natation ont choisi Amiens depuis deux semaines pour se préparer à l'approche du début de la compétition. Déjà venus se préparer ici, ils expliquent pourquoi la métropole est un bon centre d'entraînement pour eux.
Au Coliseum d'Amiens, quelques nageurs s'entraînent studieusement. En dehors du bruit de l'eau, les seuls sons que l'on entend sont ceux d'une perche qui touchent la tête des nageurs déficients visuels pour leur indiquer qu'ils arrivent au bord du bassin. Non-voyants, paralysés ou amputés, ils porteront les couleurs du Japon aux Jeux paralympiques de Paris dès le 29 août prochain, dans moins d'une semaine. D'ici là, ils ont tout pour se préparer dans les meilleures conditions.
Leur visite à Amiens n'est pas encore terminée, mais les nageurs parlent déjà de revenir. "On est déjà venu pour les mondiaux. Amiens, c'est le meilleur endroit pour s'entraîner avant les compétitions. Les prochains Jeux sont à Los Angeles, donc on ne sera pas là. Mais, si on a une autre compétition en Europe, on reviendra à Amiens", raconte Takumi Uegaki, responsable de l'équipe paralympique de natation.
Un accueil sur mesure
Les sportifs japonais ont été choyés par la métropole, comme le rapporte Bruno Guevenoux, responsable d'"Amiens se prend aux Jeux". C'est lui qui s'est occupé d'organiser le séjour des athlètes dans la ville : "On a géré les transports intra-muros et on les a mis dans les meilleures conditions qui soient au Coliseum comme au stade Urbain Wallet."
Des arguments confirmés par des nageurs élogieux : "les transports étaient vraiment tops et super adaptés", "les équipements sont vraiment super ici. Entre la nourriture, les transports, l'hôtel et la piscine...".
Il faut croire que leurs retours dithyrambiques sur l'accueil qui leur a été réservé à Amiens sont déjà arrivés aux oreilles des Japonais : " Il y a même eu des articles en juillet, quand les nageurs et les pas et les pongistes sont venus. Ils étaient extrêmement satisfaits et on a eu des retours très positifs dans la presse japonaise", se félicite Bruno Guevenoux.
Des infrastructures adaptées pour les accueillir
Au-delà de la logistique, de nombreuses infrastructures de la ville ont été rénovées depuis 2018. Pour s'adapter aux normes CPJ (centres de préparation aux Jeux), la métropole a investi 60 millions d'euros sur neuf sites. Ces travaux ont permis aux para-athlètes de s'entraîner dans les meilleures conditions. Le stade Urbain Wallet fait partie des infrastructures rénovées.
Dans le sud d'Amiens, ce stade flambant neuf arbore 8 pistes alors qu'en 2017, il n'en avait que 5. Ce changement qui pourrait sembler anecdotique ne l'est pas. La délégation se prépare pour une course qui nécessite deux couloirs par équipe : un relais mixte en termes de genres et de handicaps.
Kengo Oshima fait partie de l'équipe de relayeurs. La jeune femme est déficiente visuelle. Elle partira la première et sera suivie d'un athlète amputé puis d'un autre infirme moteur cérébral. Le dernier qui franchira la ligne d'arrivée sera en fauteuil de course. Fière, elle nous informe que la discipline pour laquelle elle concoure, a été présentée pour la première fois lors des Jeux de Tokyo en 2021.
Bruno Guevenoux, qui les accompagne, s'en félicite : "Il y a eu des aménagements qui rentreront dans le cadre de l'héritage, que ce soit urbain Wallet ou au Coliseum, je pense notamment aux chronométrages, au bain froid où les vestiaires ont été refaits. Les clubs en profiteront...".
Visiter la ville lors de leurs journées de repos
Une fois leurs entraînements terminés, les athlètes ont pu profiter de leurs jours de repos pour visiter la ville. "On a fait des petits livrets avec la designeuse. Et puis, pour la conception, c'est une Japonaise qui vit à Amiens qui nous a aidés. Elle nous a conseillés sur ce qui pouvait leur plaire ou pas. On a fait une liste de recommandations pour eux", nous fait savoir l'Office du tourisme.
Les athlètes ont aussi pu découvrir les monuments de la ville. Ils en sont ravis. "Pendant un jour de repos, on a vu la cathédrale. Elle était vraiment magnifique. J'ai réellement ressenti que j'étais en Europe", raconte Mikuni Utsugi.
Au-delà d'Amiens, c'est aussi la région dans son ensemble qui a su séduire la délégation. "Ici, il fait moins chaud qu'au Japon et c'est plutôt calme. C'est plus simple de se concentrer pour nous", confie Kengo Oshima. La ville est aussi très proche du lieu de leurs compétitions : Paris.
Il ne reste que six jours à la délégation pour se préparer au mieux avant de rejoindre la Capitale. D'ici là, elle l'assure : "mon but, c'est d'avoir la médaille d'or pour le relais". Les nageurs ne sont pas moins motivés : "On espère bien entendre notre hymne à Paris", conclut Takumi Uegaki.