La ménopause est une étape naturelle que l'on peut traverser avec plus de sérénité quand on est bien informée. Une hygiène de vie adaptée (régime méditerranéen, prise de vitamines, renforcement musculaire, méditation...) peut aider à mieux vivre cette période. Si ce n'est pas le cas, un traitement hormonal dit "à la française", peu dosé, est préconisé par les gynécologues.
Le cap des 50 ans, un "second printemps" dans la vie d'une femme ? C'est en tout cas de cette manière poétique que la ménopause est décrite dans la culture japonaise. Une métaphore intéressante, car c'est souvent au printemps que l'on fait un grand ménage... Comme lors de la ménopause, moment où l'on doit faire le tri dans les nouvelles sensations liées à cet état de transition. Pour la coach en nutrition et gestion d'émotions Angélique Magnier, elles doivent être désignées comme "des signes et non pas des symptômes. En effet, "la ménopause est naturelle."
Jusqu'à soixante signes de la ménopause
Cette transformation physiologique où l’on se sent un peu comme une chrysalide, est tout simplement le moment où les règles s’arrêtent définitivement, généralement aux alentours de 50 ans. On considère que la ménopause est vraiment installée après un an d’absence de règles. Si vous avez regardé la série "And Just like that", la suite de "Sex on the city", vous en connaissez les deux signes les plus connus : les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Mais il y en a d’autres : chute de cheveux, ongles cassants, relâchement de la peau, prise de poids au niveau abdominal, troubles du sommeil, état dépressif, ostéoporose… En tout, il en existe une soixantaine. Rassurez-vous, vous ne les connaîtrez pas tous, heureusement.
Quelques points positifs à noter
La ménopause a des points positifs : vous ne connaîtrez plus ces périodes parfois délicates pour votre corps ou pour votre moral tous les mois, à savoir, les règles et le syndrome prémenstruel. Finis aussi les maux de ventre que l'on pense soulager avec un célèbre comprimé rose et dont l'efficacité a finalement été remise en question récemment par une chercheuse en philosophie de la médecine. Et puis quand on ne veut pas ou plus d’enfant, la ménopause est synonyme d'arrêt de la contraception (pilule, stérilet ou technique d'observation de son cycle avec la symptothermie), vécue parfois comme une contrainte.
Vitamines, sports, bonnes graisses
Avec une hygiène de vie adaptée, certains signes peuvent diminuer : irritabilité exacerbée, prise de poids abdominale, sécheresse de la peau, ostéoporose... Angélique Magnier, coach en nutrition et gestion des émotions, a commencé à avoir des signes de ménopause à 49 ans et pense qu'il faut s'y préparer même avant 40 ans car plus la ménopause est préparée avec une bonne hygiène de vie, mieux elle se déroulera : "On doit faire attention à ce que l'on met dans son assiette en mettant plus de légumes. On fait attention à la composition de son assiette en choisissant les bonnes graisses comme l'oméga 3, on évite les aliments transformés. Le régime méditerranéen est bien adapté pour cela et il faut bouger pour contrarier la fonte musculaire due à l'arrêt brutal de production d'œstrogènes. Je conseille de prendre de la vitamine D que l'on va allier au calcium pour prévenir l'ostéoporose. Enfin, l'huile d'onagre est conseillée pour l'équilibre du cycle féminin. Des études récentes ont prouvé qu'elle jouait un rôle pour limiter l'impact sur les dérèglements d'humeur durant la ménopause."
Traitement hormonal faiblement dosé en France
Si une hygiène adaptée couplée à du sport ne fonctionne pas, des crèmes ou des patchs à base d'œstrogènes peuvent être prescrits pour des problèmes de sécheresse vaginale ou encore pour réguler ses émotions. Selon l’Inserm, seules 6% des femmes prennent un traitement hormonal de la ménopause. Le gynécologue Geoffroy Robin, qui exerce au CHU de Lille et membre du collectif "All for ménopause" se veut rassurant : " Les traitements hormonaux à la française sont peu dosés. L’idée est de prendre sous forme de patch ou de gel une dose d’œstrogène et en comprimé une dose de progestérone. Cela crée artificiellement le cycle menstruel pour diminuer les symptômes qui vous handicapent." Il insiste : "Ce traitement n’a rien à voir avec le traitement américain qui a fait polémique en 2003 !".
Former les médecins généralistes, une nécessité
Dans tous les cas, traitement ou pas, c’est avec votre médecin qu’il convient de se poser la question. Le collectif "All for ménopause" milite pour que le sujet soit pris au sérieux de façon plus globale. Sophie Dancourt, journaliste et créatrice du média "j'ai piscine avec Simone", fait partie des 8 membres de ce collectif composé de 4 femmes de la société civile et 4 gynécologues. "On voudrait qu'une consultation obligatoire à partir de 40 ans soit mise en place et remboursée pour détecter les symptômes. Le cœur n'est plus protégé par les hormones à la ménopause et donc il faut surveiller les risques de maladies cardiovasculaires qui sont la première cause de mortalité chez les femmes de plus de 50 ans. On demande aussi que les médecins généralistes soient mieux formés et les femmes mieux informées. Il faut enfin inscrire la ménopause au travail au même titre que la maternité et mettre des règles pour que le management adapte l'emploi du temps de ses salariées pendant cette transition. On ne veut plus que la ménopause soit un sujet de moquerie!".
"On ne veut plus que la ménopause soit un sujet de moquerie!"
Sophie Dancourtmembre du collectif All for the menopause
Avec l’allongement de la vie, une femme va passer quasiment autant de temps en période reproductive qu’en période ménopausée. Alors autant en parler de manière positive et sans honte. 72 % des femmes évitent de parler de la ménopause en public. Le chiffre provient d’une étude menée par Essity, groupe de vente de produits d’hygiène et de santé. Et ce que l’on retient aussi de cette étude menée auprès de 1000 femmes, c’est que 44% d'entre elles se disent mal informées sur le sujet. Pourtant, c’est un phénomène naturel dont il faut parler.
Les femmes cinquantenaires sont de plus en plus nombreuses à prendre la parole, notamment sur les réseaux ou dans les magazines. Monica Bellucci par exemple, avait abordé le sujet il y a quelques années dans un article du Scottish Daily mail en évoquant l’aspect naturel de la ménopause. "Oui, au début le corps sera désorienté. Mais au bout de quelques mois, ou un an, tout ira bien." affirmait-elle.
Retrouvez ci-dessus le replay de l'émission Hauts Féminin présentée par Christelle Juteau-Lermechin en compagnie d'Emilie Boulenger.
Leur invitée Angélique Magnier, coach en nutrition et en gestion d'émotions nous explique les bons gestes à adopter pour passer ce cap.