Les salariés de Metex poursuivent leur grève et craignent des suppressions de postes : "on est dans le flou total"

Les salariés de Metex à Amiens Nord sont en grève depuis plus d'une semaine. En cause, le transfert de 12 postes d'employés de laboratoire vers Clermont-Ferrand et des économies sur la masse salariale demandée par la direction.

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Les salariés de Metex, entreprise spécialisée dans la fermentation industrielle, poursuivent leur grève qui a débuté lundi 3 avril dernier devant le siège de l'entreprise situé dans la zone industrielle d'Amiens Nord.

Ils avancent plusieurs raisons qui les poussent à faire entendre leur mécontentement. 

La direction parle de "reclassement"

D'abord, "une partie de la grève" concerne les employés de laboratoire. "La direction souhaite transférer 12 postes d'employés de laboratoire près de Clermont-Ferrand", explique Samir Benyahya, délégué CFDT. Il note que celle-ci "ne parle pas de suppression mais de reclassement, mais on n'a aucune proposition de leur part. Un reclassement, mais comment ?".

Il pointe également le fait de ne pas savoir ce que deviendront les futures personnes concernées. "On est dans le flou total", regrette-t-il. Au final, il craint qu'il s'agisse de suppressions de postes. 

Ensuite, les syndicats pointent du doigt la menace qui pèse sur leurs acquis sociaux. Début mars, la direction "nous a convoqué pour évoquer le changement de statut social et la réorganisation du temps de travail". Pour rappel, l'entreprise Ajinomoto a été rachetée il y a deux ans par Metex qui s'est engagée à "ne pas toucher aux acquis sociaux pendant deux ans". Néanmoins, ils arrivent désormais à échéance. 

1,6 million d'euros d'économie sur la masse salariale

Les syndicats sont entrés en négociation avec la direction qui leur a expliqué avoir un objectif de 1,6 million d'euros d'économie sur la masse salariale.

En ce sens, la CFDT a fait plusieurs propositions. "On s'est engagé à ne pas réclamer d'augmentation générale et individuelle" et ce, malgré l'indice de 5,2% de l'INSEE concernant l'inflation. 

Pour l'équité, les cadres devraient aussi faire un effort sur l’année 2023. On en demande aux ouvriers, techniciens et employés impactés par les augmentations de prix. Mais on veut que les cadres participent à l’effort. On n’a pas eu de retour là-dessus de la part de la direction.

Samir Benyahya, délégué CFDT

Ils ont également proposé de regrouper les ateliers de l'entreprise "pour avoir des suppressions de postes et générer des employés polyvalents" parmi les salariés "pour remplacer les absents maladie, formation et les congés". En somme, ils veulent éviter le recours aux intérimaires qui "coûtent cher" et "nécessitent trois mois de formation". 

Aussi, la CFDT "propose la suppression des Pseudo Chèques et des médailles ANIA" qui récompense financièrement avec "l'équivalent d'un mois de salaire" un salarié qui a 20 ans de carrière dans l'agroalimentaire. Ils ont également proposé le plafonnement de la médaille de travail (30, 35 et 40 ans d'ancienneté).

On a proposé le plafonnement de cette médaille pour faire des économies, car on est conscient des difficultés de l’entreprise face à la crise énergétique et la guerre en Ukraine. Mais là, le marché de mondial est en train de se stabiliser.

Samir Benyahya, délégué CFDT

Une réunion de médiation

Malgré tout ça, "la direction estime à 1,08 million d'euros" les économies faites sur la masse salariale. La CFDT, quant à elle, avance "qu'on atteint 2 millions d'euros d'économie pour l'entreprise". 

La direction de Metex voudrait aussi "supprimer les congés d'âge et faire passer la prime d'ancienneté", regrette Samir Benyahya qui dénonce "un manque de reconnaissance" envers les anciens. "C'est inacceptable", s'agace-t-il. 

Une réunion de médiation est prévue entre un représentant syndical et la direction avec la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités ce mardi 11 avril dans l'après-midi. 

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