Privés de leur public, les Gothiques d'Amiens endurent une saison difficile, réduite de moitié, mais tiennent le coup. C'est ce qu'ont assuré les dirigeants du club de hockey-sur-glace lors d'une conférence de presse organisée ce mercredi 20 janvier.
"Finir au mieux cette saison pour entamer la prochaine sans dettes et dans les meilleures conditions" : ce mercredi 20 janvier, Patrick Letellier, président des Gothiques d'Amiens, s'est exprimé en conférence de presse sur la situation du club de hockey-sur-glace. Une situation difficile mais maîtrisée pour le dirigeant qui l'assure : "vus les prévisionnels, on arrivera à survivre sans problème à cette année, ce qui est bon signe pour le hockey amiénois".
Vers une fin de saison sans play-offs
En attendant de meilleures hospices et le retour tant attendu du public en septembre 2021 - si la situation sanitaire le permet - l'Amiens hockey élite doit d'abord en finir avec la saison actuelle. Lundi, les responsables de la Ligue Magnus ont précisé les modalités de la fin du championnat, qui se poursuivra jusqu'au 3 avril, à raison d'une rencontre par semaine. Au total : 22 matches, soit la moitié d'une saison régulière.
Les joueurs avaient envie de jouer et surtout ils ne voulaient pas que la saison se termine au mois de janvier, sinon l'intersaison aurait été vraiment très longue. Un match par semaine, c'est forcément décevant mais c'est mieux que rien et dans l'ensemble, les joueurs sont plutôt satisfaits de cette décision.
Pour l'heure le huis clos reste la règle et s'il devait durer jusqu'au début du mois d'avril, il n'y aurait pas de play-offs. "Si le public revient, si on peut accueillir comme avant le confinement 1000 personnes, alors il sera toujours temps d'en organiser", suggère Patrick Letellier sans trop y croire. Pas d'enjeu donc pour cette saison sans montée ni descente. "Le classement, on s'en fout un peu cette année", exagère en riant le président.
"Même si la saison est tronquée, même sans les play-offs, à chaque fois qu'on va débuter un match, ce sera pour le remporter", rassure Anthony Mortas, l'entraîneur des Gothiques. Malgré une entame de saison marquée par trois défaites consécutives, à laquelle ont suivies six victoires en huit matches, l'ancien adjoint de Mario Richer compte bien assurer sur les douze matches à venir et surtout préparer une équipe compétitive pour l'an prochain.
"Sans aides, on serait sans doute fermés"
Sa survie, le club amiénois la doit à ses multiples soutiens : les supporters et abonnés, les partenaires publics et privés, et l'État. "Si on arrive à faire tout ça, c'est parce qu'on a des aides, reconnaît le président. Sans ça, on serait sans doute fermés." Comme n'importe quelle entreprise, les Gothiques bénéficient de l'aide au chômage partiel, d'un prêt garanti par l'État ainsi que des 10 000 euros d'indemnisation mensuels. Un tout qui permet au club de payer l'ensemble des joueurs et du staff à 100 %.
Sans parler de l'aide à la billetterie débloquée par le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, dont les Gothiques attendent de connaître le montant qui leur sera attribué. Sur les 104 millions d'euros mobilisés, 48 devraient échoir au football, 40 au rugby, 15 aux grands événements sportifs et 4 aux clubs de basket-ball, handball, volley-ball et hockey-sur-glace.
L'Amiens hockey élite et ses Gothiques n'ont pas dit leur dernier mot. Sportivement, économiquement et humainement : c'est maintenant que se prépare la saison prochaine. "Ici, ça fait 50 ans que ça dure, le hockey, conclut Patrick Letellier. On porte la responsabilité de faire en sorte que ça continue."