Mélanie Ngoye-Gaham, membre des Réfractaires du 80 et figure du mouvement des gilets jaunes à Amiens a été interpellée lors de la manifestation contre la loi sécurité globale à Paris samedi 12 décembre. Elle a été libérée après 48h de garde à vue au commissariat du 19e arrondissement.
Samedi 12 décembre, alors qu'elle participait à la manifestation contre la loi sécurité globale à Paris, Mélanie Ngoye-Gaham, membre des Réfractaires du 80, a été interpellée en plein rassemblement alors qu'il se déroulait dans le calme. Le lundi matin, elle était toujours en garde à vue au commissariat du 19e arrondissement.
"Pour le moment, on ne connaît pas le motif de son interpellation, indique Isaac Guedj, membre également des Réfractaires du 80. Elle sait très bien comment ça se passe, elle fait attention à ne pas faire un geste de trop, mais là, la manifestation était complètement écrasée par la police pour prendre des gens au hasard."
"Cette arrestation interroge sur ses motifs profonds, réagit le député de la Somme (LFI) François Ruffin. Faisant partie de l'organisation de la marche, participant de manière pacifique comme elle le fait avec constance depuis deux ans, elle n'est en effet justifiée par aucun comportement délictueux."
Son procès contre un policier en avril
Le 20 avril 2019, Mélanie Ngoye-Gaham avait été violemment frappée à la nuque par un CRS lors d'une manifestation des gilets jaunes. Une plainte avait été déposée contre le policier et poursuites engagées. Le procès doit se tenir en avril 2021. "Elle était clairement visée à cause de son procès, histoire de la décrédibiliser", estime Isaac Guedj.
La militante a rejoint les gilets jaunes en décembre 2018, à l'appel du collectif Adama Traoré. Même si le mouvement s'est quelque peu essoufflé, elle continuait d'être très active. "Le mouvement n’est pas mort, il est un peu éteint, ce qui s’explique par la longueur du mouvement, la peur de la police notamment," nous confiait-elle en novembre dernier.
Mélanie est sortie de garde à vue lundi 14 décembre et a été déférée au parquet de Paris le lendemain. Son affaire a été classée sans suite.