Haut lieu de la natation française, Amiens a perdu, avec le départ de Jérémy Stravius vers Nice et de Maxime Grousset vers Paris, deux de ses figures emblématiques. Mais la jeune génération de nageurs picards se prépare, déterminée à prendre la relève.
À la rentrée 2018, l'Amiens métropole natation a souffert du départ de deux de ses licenciés. Dans le bassin du Coliseum, on ne croisera plus Jérémy Stravius, quadruple médaillé d'or aux mondiaux, parti pour Nice, ni Maxime Maxime Grousset, médaillé d'or en 4x100 mètres nage libre aux championnats d'Europe de 2018, qui a suivi à Paris son coach Michel Chrétien.
Mais il y a bien une chose qui n'a pas changé pour les jeunes Amiénois qui comptent prendre la relève, c'est l'horaire. À 6h35 précisément, ils sont déjà en maillot au bord du bassin et commencent à s'échauffer. "Ça a toujours été comme ça. Lorsque j'étais avec Michel [Chrétien, NDLR], c'était toujours 7 heures. Cet horaire, je pense que ça ne changera jamais ! sourit Alexandre Derache.
Un objectif : les J.O.
Aux commandes de l'entraînement, on retrouve Mathieu Neuillet. L'ancien entraîneur des espoirs a succédé à l'emblématique Michel Chrétien, désormais à la tête du pôle excellence à l'Insep. "Je ne suis pas du tout dans cette position où je remplace Michel, je me sens plutôt dans la continuité de ce que je faisais avant, souligne l'intéressé. Ma mission, c'était de former les jeunes à se diriger vers le pôle France, ou à atteindre les équipes de France jeunes. C'est dans la continuité."L'entraînement continue avec ceux qui restent. Tous ces jeunes ont en tête la même ambition. " C'est un rêve, mais j'aimerais participer aux Jeux olympiques, confie Adrien Musart, 16 ans. Un objectif partagé par ses camarades, Mathieu Rothon, 18 ans et Mewen Tomac, 17 ans. "Pourquoi pas ceux de 2024," s'interroge ce dernier. "2020, je pense que ce sera un peu court, mais 2024 j'aimerais bien ! " lance le second.
Jérémy Stravius, la " figure emblématique "
Chacun un modèle selon sa spécialité : Adam Peaty pour la brasse, Michaël Phelps, Camille Lacourt ou... Jérémy Stravius, la figure de proue locale. "C'est clair qu'il a laissé un vide. C'etait une figure emblématique au bord du bassin le matin, il était toujours souriant, gentil et agréable. Mais on s'adapte, on a recréé un groupe solide et c'est ça le plus important," assure Adrien.Mathieu nuance : "Je pense que c'est plus une place à prendre. Il resté là dix ans, a donné son expérience à tout le monde et c'est maintenant à nous de prendre la relève."
Amiens, équipée pour performer
Jusque-là, Mathieu, Alexandre, Mewen et Adrien évoluaient dans l'ombre. Tous ont commencé à se démarquer en 2017, avec une participation aux championnats d'Europe. Dans la piscine du coliséum émerge au milieu d'euc un nouvel homme fort : Alexandre Derache, champion de France du 200 m nage libre.Cet Amiénois de naissance a fait le choix de rester dans sa ville. " Jai mes petites habitudes, je connais les lieux, la piscine. On a un centre de cryothérapie, un bassin de 50 mètres... Pour moi, il y a tout ce qu'il faut pour performer à Amiens, sans avoir besoin de bouger ailleurs. Surtout avec la nouvelle piscine qui arrive ! "
Doyen du groupe du haut de ses 20 ans, le jeune homme regardait autrefois avec envie des nageurs tel qu'Alain Bernard et Michael Phelps. " Maintenant j'essais de me comparer à eux plutôt que de me dire « wow, c'est génial ce qu'ils font, jamais je ne pourrai le réaliser », confie-t-il. Aujourd'hui, je me sens capable de faire certaines choses aussi. " D'une réputation qui tenait à d'anciens noms, le club d'Amiens négocie son virage pour créer la surprise sur les compétitions à venir.