Mardi 29 décembre, le CHU d'Amiens a procédé à la vaccination contre la Covid-19 de 13 résidents de l’Ehpad des Hortillons au centre Saint-Victor et de deux professionnels de santé. Ces 15 vaccins sont les premiers en Picardie, tandis que les autres établissements se préparent activement.
Alors que la première dose de vaccin contre la Covid-19 a été administrée dans les Hauts-de-France à Lille lundi 28 décembre, la campagne de vaccination suit sont cours en Picardie.
Mardi 29 décembre, durant l'après-midi, 15 vaccins ont été administrés à Amiens. Les bénéficiaires sont 13 résidents de l'Ehpad les Hortillons du centre Saint-Victor et deux professionnels de santé. Parmi eux, le professeur Jean-Luc Schmit, infectiologue, chef de service de maladies infectieuses et tropicales. Il est en effet considéré comme prioritaire, selon les critères de priorisation de la Haute Autorité de Santé, puisque âgé de plus de 65 ans et exerçant en unité Covid. "Je pense que c'est important de montrer un peu l'exemple, a-t-il confié après l'injection. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur et qu'il faut y aller parce que c'est la meilleure façon d'arrêter cette épidémie."
La campagne de vaccination dans la Somme sera coordonnée par le CHU d'Amiens. À ce titre, le centre hospitalier a réceptionné le 24 décembre un congélateur permettant d’accueillir spécifiquement le vaccin contre la Covid-19 ayant une capacité de 100 000 doses. Ce congélateur accueillera les vaccins pour l’ensemble de son territoire.
Recueil des consentements, recrutement de personnel
À partir de lundi 4 janvier, dans chaque département, trois établissements pourront organiser les vaccinations. Dans la Somme, certains se préparent activement. Des médecins, pharmaciens, cadres de santé, et administratifs ont d'ores et déjà ont été identifiés pour être référents. Un guide du ministère de la Santé a également été adressé aux acteurs concernés.
En priorité, il faut d'abord s'assurer de recueillir le consentement des résidents ou des personnes de confiance. Une étape pas si évidente. "Je ne suis pas sure que l'on arrive à dépasser les 50% de personnes qui veulent se faire vacciner, confie Eric Jullian, responsable de trois Ehpad dans la Somme dont celui Oisemont, prioritaire pour la vaccination. On a le retour de certaines personnes qui nous disent, on ne veut pas être les cobayes, on veut attendre un petit peu."
Il faut ensuite s'assurer d'avoir assez de personnel, notamment en cas de réaction du patient après le vaccin. "On a été sélectionné parce qu'on a un médecin coordinateur, mais il ne pourra pas vacciner tout le monde, affirme Eric Jullian. On a donc demandé à l'ARS des médecins traitants et des infirmiers libéraux pour aider à la vaccination, car dans la demi-heure qui suit il faut une surveillance très accrue. On peut avoir un choc anaphylactique." C'est aussi la raison pour laquelle les établissements doivent être équipés de trousses de secours spécifiques.
Le CHU assure le transport des vaccins
Enfin, il faut aussi prendre en compte la conservation du vaccin. "Il va falloir être réactif quand les vaccins seront délivrés, on aura 5 jours pour procéder aux injections", confie Céline Gourlain, directrice de la résidence de la Vallée de la Luce à Caix dans la Somme.
Le CHU d'Amiens précise qu'il organisera "la décongélation et le transport, en parfaite sécurité et avec garantie du maintien de la chaîne du froid, des doses de vaccins aux différents établissements publics et privés, sanitaires et médico-sociaux, en deux livraisons espacées de 21 jours", c'est-à-dire le temps nécessaire pour effectuer le rappel dudit vaccin.