Procès des passeurs kurdes : vaste réseau ou migrants isolés ?

Trois jeunes kurdes d'Irak étaient jugés cet après-midi au tribunal de grande instance d'Amiens pour avoir transporté des migrants et blessé deux douaniers. Lequel d'entre eux était le conducteur au moment des faits ? Les deux accusés présents se sont renvoyés la balle.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Nous sommes le 3 février 2016. Onze personnes circulent dans une Volvo au niveau de Béhen, près d'Abbeville dans la Somme. Face à un dispositif de contrôle des douanes, le véhicule fait demi-tour sur l'autoroute. Les douaniers pensent d'abord à des trafiquants de drogue, des objets étant jetés par les fenêtre comme lors d'un go-fast. 

La course-poursuite 


Il s'agit, on le saura plus tard, de personnes sans-papiers du Proche-Orient qui souhaitaient rejoindre l'Angleterre. Une course-poursuite s'engage. Plusieurs demi-tour sont effectués sur la bretelle d'autoroute, la Volvo force un barrage, un douanier finit par ouvrir le feu avec son arme de service. Le véhicule le percute violemment et le projette à une dizaine de mètres. Un deuxième douanier tire à neuf reprises. 

Au procès, la présidente tente de comprendre qui était au volant du SUV au moment des faits. Grâce à une laborieuse traduction, on comprend que plusieurs mouvements sont effectués à ce moment là au sein du véhicule avec plusieurs changements de place. Mais qui conduisait ? Les témoignages sont d'abord flous, puis les deux accusés présents - le troisième est en fuite et activement recherché - se renvoient la balle. 

Qui conduisait ?

M. Sabir est clair : c'est son co-accusé, M. Osman, qui conduisait au moment de l'accident. Ce dernier, lui, accuse M. Sabir, parle de menaces à son encontre. "On était dans le même village, je connais sa famille, témoigne M. Sabir. Je leur ai donné de l'argent pour aller jusqu'en Angleterre".

Justement. Depuis le début du procès, une question subsiste : pourquoi aller dans la Somme alors que l'objectif affiché est de rejoindre la Grande Bretagne ? "La méthode était certainement de descendre le plus possible de l'A28 et de se rapprocher de la région Rouennaise, où il y a moins de contrôles, pour ensuite monter dans un camion frigorifique", opine Arnaud Godreuil, avocat d’un des prévenus. 

Un réseau de passeurs ? 

M. Osman sera condamné à 5 ans de prison ferme avec interdiction définitive de territoire français. Les deux autres accusés seront, eux, relaxés. Mais qui est M. Osman H, 25 ans ? Quel est son parcours ? Lui prétend avoir fait un séjour dans un camp de migrants en Allemagne. L'adresse qu'il renseigne correspond... À une maison close....

Pour David Dalmaz, avocat d’un des douaniers, c'est clair : "je suis convaincu que le principal prévenu dans cette affaire est spécialisé dans le trafic de migrants. C'est beaucoup plus rentable de faire du trafic de personnes que du trafic de drogue. Les peines encourues sont bien moindres. Pour moi il s'agit d'un réseau."

 

Pierre-Guillaume Creignou, Yves-Olivier Ebe, Cédric Delangle ; Arnaud Gordeuil, avocat d'un des prévenus ; David Dalmaz, avocat d'un douanier ; Zouria Zanovello, avocat d'un des prévneus ;


 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information