Les juges s'attèlent à comprendre les différentes personnalités des trois bourreaux présumés de Christophe Rambour, accusés de séquestration suivie de mort, actes de torture et de barbarie en réunion. Les parents de la victime, eux, souhaitent surtout comprendre ce qu'il s'est passé.

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Depuis le 13 mars, cinq personnes sont poursuivies, dont quatre pour séquestration suivie de mort et actes de torture et de barbarie en réunion à Villers-Faucon et Longueau. Parmi elles, deux frères et une soeur. Sur le banc des parties civiles, les parents de la victime, Christophe Rambour, attendent des réponses.

Élevés à coups de ceinture et de brimade

Interrogés, les experts expriment leur incompréhension face au décalage total entre la personnalité "normale" des accusés, leur casier vierge, et la barbarie des faits. Les trois enfants de la famille Bun sont issus de parents cambodgiens ayant fuit la répression politique. Ils auraient été élevés dans une éducation stricte et brutale, à coups de ceinture et de brimades. 


"L'adulte n'est qu'un enfant couvert de cicatrices. Lorsqu'on entend à travers les dépositions des accusés la manière dont ces enfants ont été dressés, corrigés... Les choses font froid dans le dos. On ne peut pas imaginer qu'un adulte puisse se construire normalement dans ces conditions", Maître Paul-Henri Delarue, avocat de l'une des accusés. 



Nari Bun, désigné comme le leader, nie les faits de torture

Na Rin Bun est désigné par tous comme le leader du groupe, un homme violent et craint. S'il nie les tortures, il a spontanément avoué la liquidation du corps. "On ne peut pas inventer un pareil scénario, de telles scènes, avec autant de détails: ce qu'il nous a dit est vrai", assure Hervé Gobourg, enquêteur de gendarmerie, qui a retranscri l'audition de l'accusé.

Seul Bouddha pourra me juger


Il aurait raconté les détails au cours de sa garde-à-vue en 2012. Na Rin Bun aurait pris un couteau de boucher après avoir découvert le corps inerte. "Bouddha, pardonne-moi pour ce que je vais faire", prie-t-il. Le corps est découpé en six morceaux: les quatre membres, la tête et le tronc. La bande met le tout dans un sac plastique, avant que le jour ne se lève. 

"Je sais ce que j'ai fait, c'est inacceptable, seul Bouddha pourra me juger", déclare Na Rin Bun. La question de sa motivation reste en suspens comme beaucoup d'autres dans cette affaire. Les déclarations sont confuses et décousues.
 
Le principal accusé encourt la perpétuité dans ce procès qui doit s'achever le 28 mars. 


La famille Rambour sans réponses


Du côté de la famille de la victime, on ressent de l'agacement. Toujours pas de réponses quant aux circonstances de la mort de leurs fils. "Ce que souhaite la famille c'est que Na Ri Bun soit aussi prolixe pour parler de leur enfant qu'il l'est pour parler de son enfance," commente Maître Guillaume Demarcq, avocat des parents de Christophe Rambour. 

Pas de corps, pas de date exacte de la mort...  En l'absence totale de preuve, le dossier ne repose que sur les déclarations des accusés. Avec toutes les imprécisions qu’elles comportent. 

 

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