Promues en D2 la saison passée, les joueuses de l'Amiens SC touchent quelques centaines d'euros et doivent concilier travail et entraînement. Elles restent très loin des milliards générés par le foot masculin, différence que le succès de la coupe du monde en France cet été ne doit pas faire oublier.

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Promues dans la cour des grands, les joueuses de l'Amiens SC reçoivent Grenoble pour leur premier match de la saison, le 8 septembre. Leur première mi-temps est maîtrisée, mais la seconde est au profit de l'adversaire, plus expérimenté à la dure loi du championnat de D2. "L'adversaire s'adapte plus vite. Là, c'est pas la Régional 1 où on peut se permettre de faire des erreurs. Là, si on en fait une, on paye cash !" observe la milieu de terrain Camille Seret.

L'entraîneur Hicham Andasmas a conscience des faiblesses de son équipe et veut la faire gagner en rigueur. Pour l'occasion, le staff s'est agrandi et compte désormais un nouvel adjoint, Justin Ngoma, ancien éducateur des U16 garçons.
 

Concilier le foot... et le travail 

C'est sa première année avec des féminines, qu'il trouve parfois dissipées. "Dès qu'on bouge quelque chose sur leur confort elles sont perdues. Là, on va jouer des équipes qui s'entraînent du matin au soir, qui ont deux séances dans la journée. Nous, on n'a qu'une séance, donc ça va être très compliqué si on n'est pas concentrés, juge Justin Ngoma. Mais on a une équipe qui peut jouer quelque chose, le maintien en premier lieu. L'appétit vient en mangeant : petit à petit, on va manger nos adversaires et les filles vont y prendre goût, je pense."

L'Amiens SC s'entraîne tous les soirs. C'est un rythme insuffisant pour le niveau de la D2, mais le club ne peut pas forcément en faire plus. "Aujourd'hui, malheureusement, on ne peut pas se permettre d'être trop exigeants avec elles. Elles travaillent, elles y ont dépensé beaucoup d'énergie, on ne peut pas se permettre de finir trop tard non plus. C'est handicapant et c'est paradoxal, note Hicham Andasmas. À mon sens, elles sont semi-profesionnelles, car elles évoluent dans un championnat quasiment pro, mais elles ne le sont pas."
 

Le foot féminin, trop "éphémère"

Les joueuses de l'Amiens SC touchent entre 200 et 600 euros par mois. En dehors des terrains, Léa Tellier-Bouazni prépare en alternance son diplôme pour devenir manager en grande distribution. À 22 ans, elle a choisi récemment de privilégier sa vie professionnelle. "Faire du foot, c'est cool, c'est bien... mais si je suis blessée... qu'est ce qu'il va m'arriver, vue qu'on n'est pas professionelles et qu'on touche seulement un petit quelque chose ? interroge la milieu de terrain.

"Si un jour je passe pro, je profiterais à fond de ma saison, poursuit-elle. Mais c'est trop ephémère le football féminin, on ne peut pas y faire une belle et longue carrière, en tout cas pas maintenant. (...) Je le souhaite aux prochaines générations mais pour le moment c'est pas le cas dans tous les clubs. En tout cas, pas dans le nôtre."
 

Un espoir pour les prochaines générations

Camille Dolignon, éducatrice à la cité scolaire d'Amiens, a déjà côtoyé avec le LOSC la plus haute division féminine, la D1. Si elle ne s'est jamais rêvée joueuse professionnelle, elle espère aujourd'hui amener la jeune génération à ce niveau. "J'ai passé mes diplômes. Travailler dans le football, partager ma passion et mes connaissances aux jeunes, c'est ce que j'aime. Ça serait cool d'en voir devenir une professionnelle !"

Camille, Léa, et les autres, sont attendues au tournant pour ce championnat exigeant à jouer, mais sans tous les avantages de leurs homologues masculins. Des petits pas pour cette génération qui sait qu'elle n'ira pas plus loin, un grand pas pour l'avenir du football au féminin.


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