Réderies en Picardie : les organisateurs font leur maximum pour maintenir les rendez-vous

Survie financière d'associations locales, dynamisation des petites communes : les brocantes sont indispensables à la pérennité des territoires picards. Cet été, les organisateurs font le maximum pour maintenir les rendez-vous habituels.

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Pour cet été, les organisateurs de réderies, brocantes et autres vide-greniers picards ont bien dû peser le pour et le contre : certains ont finalement décidé d'annuler pour éviter tout risque sanitaire tandis que d'autres maintiennent des manifestations plus modestes que d'habitude.
 

S'adapter à la situation

C'est le cas de la réderie des chasseurs, qui se tient depuis 46 ans à Pont-Remy, dans la Somme. En temps normal, l'événement attire environ 400 exposants pour une affluence de 5 000 à 8 000 chineurs. Mais ce dimanche 19 juillet, les organisateurs devront se contenter de 180 stands pour un public restreint.

Et s'adapter à la situation exceptionnelle. "Cette année, on a supprimé la vente de frites et de grillades parce qu'on sait que le rush du midi peut poser problème", explique Willy Durand, président de l'association en charge de l'événement. Une simple sandwicherie remplacera la restauration traditionnelle.

Du reste, les mesures sont similaires à celles appliquées sur les marchés : mise en place d'un sens de circulation, limitation des exposants, points fixes équipés de gel hydroalcoolique et un mètre supplémentaire de distance entre chaque stand. Le port du masque n'est pas obligatoire en extérieur, mais vivement recommandé.
 

Responsabilité trop lourde

À Bougainville, près d'Amiens, le vide-grenier qui se tient pour la fête de la tarte n'aura pas lieu. L'équipe organisatrice a préféré annuler l'événement plutôt que de courir le moindre risque. "C'était une responsabilité trop lourde", abonde Hélène Curie, secrétaire de l'association d'animation bougainvilloise.

Difficile d'appliquer les mesures barrière pour cette petite commune d'environ 450 habitants. Sans parler de l'organisation des autres animations prévues pour les festivités de ce 26 juillet. "Si c'est pour faire une réderie sans restauration ou l'inverse, autant ne rien faire", regrette la Bougainvilloise.

Des annulations dommageables pour les territoires ruraux qui comptent sur ces manifestations pour faire vivre leurs villages. À quelques kilomètres de Crépy-en-Valois, Gondreville et ses 200 habitants se préparent à leur deuxième brocante annuelle, le 26 juillet.
 

Dynamiser les territoires

"Pour nous, l'enjeu n'est pas financier mais bien d'organiser une manifestation pour dynamiser le village", souligne Chloé Michel, présidente de l'association les puces en fête, qui œuvre toute l'année à proposer des activités aux habitants de la commune et dynamiser la collectivité.

"On sait que les gens sont en manque de brocante, poursuit l'organisatrice. Moi le dimanche, je suis réveillée dès cinq heure du matin. La brocante, c'est une nécessité pour le bien-être de tout le monde." Et pour cette année, l'heure serait plutôt à l'augmentation.

L'an dernier, 64 exposants avaient pris place au coeur du village pour une affluence de près de 2 000 curieux sur l'ensemble de la journée. "Cette année, on pourrait dépasser les 70 exposants et avoir encore plus de monde", estime Chloé Michel.
 

"Sans la réderie, on coulerait"

Pour autant, l'enjeu financier existe. Bien souvent, les réderies sont organisées par des associations, dont la pérennité dépend directement du bénéfice réalisé lors de ces événements. Comme à Pont-Remy, notamment. "On est une petit association de chasse, explique Willy Durand, son président, et chaque année on a environ 2 000 euros de frais. Sans la réderie, on coulerait."
Après près de deux mois de confinement et alors que l'été est bien installé, le maintien des réderies permet aux Picards de souffler un peu et reprendre une vie normale. Et Willy Durand en est persuadé : "Les gens qui viennent à notre réderie sont des gens sérieux, qui reviennent tous les ans, et ils joueront le jeu."
 
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