Ce que l'on sait du trou béant derrière l'hôtel de ville d'Amiens

Une excavation s'est formée lundi matin au pied d'un immeuble, place Léon Debouverie entre le beffroi et l'hôtel-de-ville d'Amiens. Le risque d'effondrement a été écarté. Une expertise est en cours.

L'alerte a été donnée aux pompiers à 6 h 37 ce lundi 12 août par une patrouille de la police municipale qui a constaté les faits lors de sa ronde.

Un trou de 10 à 15 mètres de diamètre et 5 mètres de profondeur s'est formé au pied d'une brasserie place Léon Debouverie, entre le beffroi et l'hôtel-de-ville d'Amiens. Le risque d'effondrement est écarté. Seule la terrasse de la brasserie est menacée mais celle-ci est fermée pour les vacances. Trois locataires de l'immeuble situé au-dessus de la brasserie ont été évacués et accueillis dans les salons de l'Hôtel de Ville. 
 


Un large périmètre de sécurité a été mis en place. Par mesure de précaution, les réseaux de gaz et d'électricité ont été coupés. 
 

Des centaines de caves médiévales


Les services de prévention des risques et des fouilles archéologiques d'Amiens métropole effectuent actuellement les constatations et les relevés pour rechercher les causes de l'incident.

Selon Amiens Métropole, la cause principale de l'effondrement de la chaussée repose sur la présence d’une cave médiévale. "Même si une fuite sur le réseau d’eau ne peut être totalement écartée, il est probable que les fortes chaleurs enregistrées cet été ont contribué à des mouvements de terrain, entraînant une fragilisation de la cave, située en 2e niveau", indique-t-elle dans un communiqué.

"Quand on a un ouvrage souterrain, on ne sait jamais si c’est l’ouvrage qui a d’abord rompu et qui a entraîné la canalisation d’eau ou si c’est la fuite d’eau qui a entraîné une surcharge hydrique qui a ensuite engendré la rupture de cet ouvrage souterrain", explique Caroline Merle, technicienne risques majeurs à la ville d'Amiens.

Les experts vont devoir explorer les souterrains où l'on trouve des caves médiévales dont les plus anciennes sont datées du XIVe siècle. 
Au moins 200 caves ont été répertoriées en 1946 après les bombardements mais il est difficile de connaître leur état car elles ont pu être affectées par les aménagements urbains au fil du XXe siècle. "C’est difficile puisque l’état de la ville a changé et nous n’avons pas de base de données exhaustive" précise Caroline Merle. 
 

Appel à témoin


Le service gestion des risques lance un appel : "Si une personne a connaissance d’une cave médiévale ou a un mouvement de terrain, un petit effondrement de terrain dans son jardin, il ne faut surtout pas hésiter à nous appeler au service gestion des risques. Nous, on se déplace sur place pour voir ce qu’il en est et si c’est juste un petit problème de remblayage ou si au contraire on peut avoir un ouvrage souterrain à cet endroit-là".
 

Autre frein, la majorité de ces caves se trouve sur des propriétés privées. La ville ne peut donc pas les explorer sans l'accord du propriétaire. Or, beaucoup sont actuellement en congés. "Plus on aura de bases de données, plus on arrivera à cartographier ces caves, leur positionnement et leur état, plus on sera à même de prévenir tout désordre" ajoute Caroline Merle.

Déjà en 1861, un arrêté avait été publié par la mairie qui demandait à visiter les caves des particuliers pour les examiner et les répertorier. 

On sait aussi que sous l'hôtel de ville dorment les vestiges d'un amphithéâtre romain de 15 000 places, comme on peut le découvrir dans une visite virtuelle proposée par Amiens métropole

Seule l'exploration du sous-terrain dira s'il existe un risque plus important mais elle ne pourra se faire que lorsque les alentours de la cavité seront sécurisés (bitume sur les bords, terrasse du restaurant).
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