Juan Spray est un street artiste amiénois. Habitué au béton, il s'est lancé dans la réalisation d'un conte pour enfants à paraître mi-juillet. Un récit qui s'articule autour de ses petits personnages tendres, aux couleurs acidulées : les "Sprayitos".
Si l'art du graffiti m'était conté. C'est le pitch du conte pour enfants imaginé par le street artiste Juan Molina, dit Juan Spray. C'est la 1ère fois qu'un récit pour jeune public aborde cette thématique.
Faire découvrir le street art de manière ludique
Illustrateur et graphiste indépendant, l'Amiénois travaille depuis un an aux 34 planches de son récit, co-écrites avec un ami écrivain. "J'ai imaginé toute l'histoire, la trame mais je ne suis pas écrivain, avoue le dessinateur. Donc je suis aidé par un ami écrivain, Arnaud Randon, qui fait la mise en forme du conte. L’idée, c'est de faire découvrir aux plus jeunes, de manière originale, toute la richesse du graffiti et du street art, tout en présentant les valeurs positives, propres à cette culture. Ils vont pouvoir par exemple apprendre les différents styles de lettrage du graffiti, les termes ou certaines techniques utilisées dans le street art. J'ai voulu le faire de manière originale avec les Sprayitos, en mélangeant tous les codes du conte classique avec la richesse de la culture urbaine."
Juan a tout appris sur le tas. Mais il dessine depuis sa plus tendre enfance. Comme une évidence, un besoin... Et depuis, il s'est créé un univers aux couleurs pop, bien à lui. "Depuis tout jeune, je n'arrête pas de dessiner et j'ai toujours cette façon d'apprendre les choses par moi-même. Et aujourd'hui avec internet, il y a toujours la possibilité d'apprendre de nouvelles techniques. La vie a fait que je n'ai pas fait d'études d'art. Y a pas de problème pour moi avec ça, confie-t-il. J'encourage les jeunes à le faire s'ils en ont l'opportunité. Mais je n'ai pas cette occasion". Il fait tout sur ordinateur : encrage, colorisation, mise en forme du conte.
"Des Schroumpf version urbaine"
Lorsqu'il ne travaille pas aux "Contes de Spraylove Island", le titre de son livre à paraître, Juan, enfin déconfiné, retourne dans les rues d'Amiens, aux sources de son art. C'est peints au pochoir sur les murs des friches désaffectées que sont nés les Sprayitos, devenus ses personnages fétiches, clairement influencés par les mangas japonais. "Le Sprayitos naît dans une bombe de peinture. C'est un personnage mi-bombe de peinture, mi-lutin. C'est un personnage aux couleurs très flashy. Mes Sprayitos me font penser aux Schroumpf mais version urbaine. Ça vient de l'univers de la pop culture. Je suis né dans les années 80. Je suis très attiré par les dessins animés. J'ai toujours eu le désir de créer mon univers. Je suis fan de Tolkien, d'Harry Potter, de Star Wars. J'ai toujours trouvé intéressant de créer son propre univers".
Juan Spray a mis en place une cagnotte sur la plateforme participative Ulule pour financer son projet. Les 3500 euros nécessaires ont été récoltés.
Les contes de Spray love island paraîtront mi-juillet à 250 exemplaires dans un premier temps. Peut-être plus si les jeunes lecteurs de 4 à 11 ans auxquels ce conte s'adresse sont au rendez-vous. Pour chaque livre vendu, 1 euro sera reversé à l’association amiénoise Au cœur de l’humain pour la construction d’une école au Ghana. Juan, lui, rêve déjà à un deuxième tome des aventures de ses Sprayitos.