Triple homicide à Amiens : le père de l'enfant a reconnu les faits en garde à vue

Suspecté dans l'affaire du triple homicide d'Amiens, le compagnon de la plus âgée des deux sœurs tuées a reconnu pendant sa garde à vue son implication dans le drame. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.

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Il est passé aux aveux. Le compagnon de Jennifer Dufaux (26 ans) et papa d'Eliam (3 ans), deux des trois victimes dont les corps ont été retrouvés rue Maberly à Amiens le 15 avril, a reconnu sa participation au drame au cours de sa garde à vue. L'homme âgé de 48 ans était placé sous ce régime depuis le 26 avril.

Féminicide et infanticide

"Au cours de plusieurs auditions en présence de son avocat, cet homme a réalisé des aveux partiels sur les faits", raconte Alexandre de Bosschère, procureur de la République d'Amiens, au cours d'un point presse consacré à cette "affaire à la gravité exceptionnelle" ce 28 avril.

En raison des liens qui unissaient le suspect avec certaines victimes - sa propre compagne, son propre fils - le parquet a ouvert une information judiciaire à son encontre des chefs d'accusation de "meurtre par conjoint" et "meurtre sur mineur de 15 ans". Pour avoir ensuite donné la mort à Amélia (25 ans), sœur de Jennifer, le parquet retient le chef de "meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime".

Des aveux partiels

Selon le récit du gardé à vue, les faits se seraient probablement produits le week-end du 9-10 avril, soit quelques jours avant la découverte des trois corps par les pompiers.

Il a reconnu avoir tué sa compagne, Jennifer, âgée de 25 ans, en expliquant qu'il l'avait étranglée, dans un contexte de dispute et d'alcoolisation de sa part

Alexandre de Bosschère, procureur de la République d'Amiens

Perturbé, selon lui, par son alcoolisation pendant les faits et ses tentatives de suicides après, le mis en cause reste évasif sur la date du drame. "On peut émettre des doutes quant à cette amnésie partielle," étant donné qu'"il avait des souvenirs sur une partie des faits", estime le magistrat.

Le meurtrier présumé n'a pas non plus reconnu explicitement avoir participé aux meurtres d'Eliam et Amélia, qui se seraient produits postérieurement à celui de Jennifer, respectivement le lundi 11 et le mardi 12 avril. Cette chronologie, plausible selon les enquêteurs, "devra être confirmée" au cours des prochains jours.

ADN, cartes bancaires et téléphonie

L'enquête a débuté le vendredi 15 avril suite à la découverte de trois cadavres, ceux de deux sœurs et d'un jeune garçon, rue Maberly, quartier du faubourg de Hem à l'ouest d'Amiens. Confondu par son ADN, retrouvé notamment sur un couteau ensanglanté près du corps d'Amélia Dufaux, le compagnon de Jennifer et papa d'Eliam est placé en garde à vue le 26 avril.

Le principal suspect était alors hospitalisé après un accident de la route, survenu au matin du 14 avril, "dont nous pensons qu'il s'agit d'une tentative de suicide." "Il est sorti de réanimation en fin de semaine dernière et nous l'avons placé lorsque son état était compatible avec le régime de garde à vue," indique Alexandre de Bosschère.

Avant cette tentative de suicide, le suspect avait déjà attenté à ses jours en se perforant le cou, la tête et le thorax à sept reprises à l'aide d'une cloueuse électrique. L'outil avait d'ailleurs été acheté le 13 avril avec la carte de paiement de Jennifer Dufaux, carte qui a aussi servi le mardi 12 avril pour régler un livreur à domicile, retrouvé grâce à un appel à témoin.

Amélia victime d'un guet-apens ?

Outre l'ADN, les enquêteurs ont disposé de preuves liées à la téléphonie et aux moyens de paiement. Le suspect "a délibérément fait venir sa belle-sœur Amélia à son domicile le lundi soir [12 avril, NDLR], postérieurement au meurtre de sa compagne Jennifer," poursuit Alexandre de Bosschère.

Il a fait venir [Amélia] en prétextant avoir une bonne nouvelle à lui annoncer. À partir du moment où elle arrive au domicile, peu après 20 heures, elle ne donne plus signe de vie.

Alexandre de Bosschère, procureur de la République d'Amiens

Le portable d'Amélia Dufaux émet tout de même un SMS vers l'une de ses amies au cours de la soirée. Mais le parquet a de sérieux doutes sur l'auteur réel du message, en raison de la syntaxe peu conforme à celle qu'utilisait la victime. "Il est probable qu'il en soit l'auteur," concède le magistrat. Même observation pour un SMS parti du portable de Jennifer. "Il était envoyé à son employeur et destiné à lui annoncer qu'elle était malade et qu'elle ne pourrait pas venir travailler le lundi."

Placé en garde à vue au sein du CHU d'Amiens, le suspect a reçu ce 28 avril, en présence de son avocat, la visite du juge d'instruction. Il a été mise en examen et placé en détention provisoire.

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