Samedi 21 juin, les archers français ont décroché leur place pour les Jeux de Tokyo en arrachant la médaille de bronze du tournoi de qualification olympique (TQO). Parmi les heureux élus, le Picard de 23 ans, Thomas Chirault réalise un rêve de gosse.
Ils n’ont pas eu le temps de souffler que les voilà déjà concentrés sur une manche de Coupe du monde. Dernière répétition avant le grand départ pour la capitale nippone et les Jeux Olympiques pour lesquels ils ont grappillé leur place in-extremis en terminant sur la troisième place du podium samedi. "Aujourd’hui, ça s’est un peu moyennement passé, mais penser aux Jeux adoucit la chose", confie Thomas Chirault à l’autre bout du fil.
France ?? is going to the Tokyo 2020 Olympics! ?? pic.twitter.com/Dj2k5zlVcp
— World Archery (@worldarchery) June 19, 2021
Les JO, c’est quelque chose que j’avais en tête depuis que j’ai commencé le tir à l’arc il y a 11, 12 ans. J’ai gravi les marches petit à petit et 10 ans plus tard, le rêve devient réalité. Si on embellit ça avec une médaille, ce serait magnifique.
Car le Picard de 23 ans, 17e au classement mondial, fera partie du voyage. Aux côtés de Jean-Charles Valladont, médaillé d’argent aux Jeux de Rio 2016 et Pierre Plihon, le natif de Corbie dans la Somme a décroché les trois quotas de la France à l’occasion du TQO par équipes organisé au Stade Charléty à Paris.
"On s’est dit, c'est maintenant ou jamais."
Les Bleus ont réalisé un tournoi quasi parfait, faisant preuve de nerfs d’acier -de très bon augure avant la compétition olympique- en renversant le Mexique 5-3 en quart de finale alors qu’ils étaient menés 3-1. Les Français se sont ensuite inclinés en demies 6-0 face à une intouchable équipe des États-Unis. Il fallait alors chercher la médaille de bronze contre l’Ukraine alors qu’un orage frappait Paris et retardait le duel d’une bonne heure.
L’expérience de cette équipe, sacrée à Minsk en 2019 aux Jeux européens et vice-championne du monde en 2017 à Mexico, a joué. "En dehors du tir à l’arc on est très différents, mais sur le pas de tir on est complémentaires. Ça fait notre force. La qualif, c’était l’objectif de la journée et ce pourquoi on a travaillé très dur les dix derniers jours en bulle sanitaire. Tout le programme était calé pour le jour J. On s’est dit, c'est maintenant ou jamais."
Le trio a joint les paroles aux actes. Il ne s’est pas laissé perturber par la météo et a étrillé l’Ukraine 6-0 pour s’offrir ce ticket olympique. Une performance que Thomas associe également à la présence des spectateurs. "C’était la première fois depuis longtemps que les spectateurs étaient autorisés, que les archers éliminés pouvaient également rester pour assister au reste de la compétition. Le soutien du public, qui était là derrière nous, avec une super ambiance, ça nous a porté jusqu’à la finale de bronze. On sentait cette force", appuie-t-il reconnaissant.
Une médaille aux JO en ligne de mire
Pour Thomas, cette conclusion est également l’occasion de digérer la déception du dernier tournoi de qualification à Natalia. "J’avais fait le résultat qu’il fallait pour obtenir un quota qualificatif individuel il y a deux semaines, mais nous étions deux Français dans ce cas-là et vu qu’on ne pouvait décrocher qu’un quota par nation..." Il lui avait filé entre les doigts, mais l’objectif était d'ores et déjà en partie rempli. "Il fallait sécuriser ce quota individuel avant d’essayer d’obtenir le quota par équipe, c’est chose faite donc la mission est accomplie", poursuit-il.
La France retrouvera sur sa route aux JO les États-Unis, l’Indonésie, le Japon, l’Australie, la Chine, la République de Chine, la Grande-Bretagne, l’Inde, la République de Corée, les Pays-Bas et le Kazakhstan à Tokyo, une idée en tête : la médaille. "Ce serait exceptionnel de partager une médaille avec mes coéquipiers. Ça me rappelle les Jeux européens de 2019 où on se qualifie un peu au dernier moment et on gagne l’or. Si l’histoire se répète, ce serait magnifique", conclut-il.
Les épreuves de tir à l’arc auront lieu au parc de Yumenoshima du vendredi 23 juillet au samedi 31 juillet.