Erika Sauzeau poursuit son ascension. Après les championnats d'Europe et les Jeux paralympiques de Tokyo, la rameuse amiénoise s'attaque aux records. En 43 minutes et 17,9 secondes, elle a battu jeudi 19 mai, le record du monde d'aviron des 10 000 mètres Indoor.
En 2021, en à peine un an et demi, Erika Sauzeau s’était hissée au plus haut niveau sportif. Licenciée au Sport Nautique d’Amiens, la rameuse avait remporté la médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Tokyo en para aviron 4+, et le titre de vice-championne d’Europe en 4+.
À ces récompenses, elle ajoute jeudi 19 mai 2022, un nouveau titre à son palmarès, en homologuant deux nouveaux records en aviron indoor sur ergomètre sur la distance de 10 000 mètres, avec un chrono de 43 minutes et 17,9 secondes. Elle inscrit ici le premier record de France de la discipline et le nouveau record du monde détenu jusqu'ici par la Hongroise Ana Czica, en 1h16.
"C'est beaucoup de satisfaction, se réjouit la championne, j'ai vraiment mis la barre un peu plus haute que ce que j'avais fait auparavant donc vraiment, je suis satisfaite du travail. Il m'a fallu beaucoup d'entraînement mais surtout beaucoup de détermination, puisque vous êtes seule sur votre ergomètre. Donc là, c'est le mental qui joue beaucoup, parce que plus d'une fois, on a envie de reposer le manche et de ralentir la cadence".
"De voir les enfants participer, c'est vraiment génial"
Pour l'encourager, une quarantaine de jeunes, écoliers et collégiens ont participé au défi, à ses côtés, en relais sur 4 ergomètres.
"Les enfants ont bien joué leur rôle, sourit Erika, parce qu’on n’est pas seule. On est dans une bulle. De voir les enfants devant, ça motive et d’annoncer les distances tous les 2 000, ça les motive également". Et s'il est difficile de s'entendre au milieu du brouhaha, la championne n'en est que plus heureuse. "N’ayant pas eu de public à Tokyo, c’est une belle revanche et de voir les enfants participer, c’est vraiment génial."
Cette manifestation a eu lieu à Amiens, à la Maison des sports, gérée par le Conseil départemental et le comité départemental olympique et sportif (CDOS). Elle s'inscrit dans la stratégie Somme 24, dont l'objectif est de promouvoir l'esprit olympique et susciter un engouement local autour des Jeux de Paris 2024.
Objectif : Paris 2024
Erika Sauzeau ne va pas s'arrêter là. Elle pense déjà aux prochains défis. "Je vais essayer d'aller chercher d'autres records jusqu'à 2024 pour tenir en haleine les enfants. L'objectif maintenant, c'est le changement de tranche, parce que là, j'étais sur la tranche des 30/39 ans en catégorie P3 et à partir du mois d'août, je tombe dans la catégorie des 40/49 ans. Il y aura donc encore des nouveaux records à aller chercher. Il peut y avoir du 2 000, du 5 000, du 10 000, du semi-marathon, du marathon, du 100 km et des 24h."
L'an prochain, c'est décidé, Erika s'attaquera aux 5 000 "parce qu'il y a Paris à préparer".
Dans trois semaines, c'est en Pologne qu'elle disputera la prochaine compétition. "On ne sait pas dans quelle composition on va être, ni dans quel bateau mais on se prépare à toutes les éventualités".
Une nouvelle fois, Erika Sauzeau a prouvé que les accidents de la vie n'avaient pas de prise sur elle. Rappelons qu'il y a une vingtaine d'années, cette monitrice de sport dans l'armée de l'air, originaire de Beauval, au nord d'Amiens, se faisait renverser par un bus alors qu'elle se trouvait sur un passage piéton. Après avoir subi 5 opérations au niveau du genou gauche, le sort s'est de nouveau acharné sur elle. En 2013, elle est victime d'un accident du travail. "Je suis restée sous morphine pendant 5 ans avec des phases d'hospitalisation. C’est le sport qui m’a permis de me raccrocher à quelque chose et de nouveau pouvoir me dépenser sur un terrain de sport", expliquait-elle.