Au Crotoy, poissonniers et restaurateurs aimeraient pouvoir recycler les coquilles Saint-Jacques : "en ce moment, c'est 300 kg de poubelles tous les 2 jours"

C'est un problème récurrent au Crotoy dans la Somme, surtout pendant la saison des coquilles Saint-Jacques. Une fois consommées, que faire des coquilles ? Pour le moment, elles atterrissent dans les déchets ménagers et cela a un prix. Les commerçants aimeraient qu'une solution soit mise en place pour les recycler.

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Chaque année, pendant la saison des coquilles Saint-Jacques d’octobre à avril (voire mai), c’est la même histoire qui exaspère un peu plus les poissonniers du Crotoy, dans la Somme. Que faire du volume important de coquilles qu'il reste après avoir retiré la noix ? Pour le moment, elles finissent à la poubelle parmi les déchets ménagers. 

"En ce moment on a deux containers pleins, c'est 300 kilos de poubelles tous les deux jours et en majorité des coquilles, souligne Romain Pellardy, poissonnier au Crotoy. Elles sont mélangées avec un peu de tout, c'est dommage. Ce qui serait bien, c'est d'avoir une benne spécifique pour ça."

La poissonnerie diminuerait ainsi sa quantité importante de déchets. "Selon les périodes, vacances scolaires ou gros week-end, le fait que les poubelles soient ramassées que deux fois par semaine c'est très compliqué, dans le sens où on est surchargés, on est parfois obligés d'en mettre un petit peu sur le côté. Donc un container dédié à la déchetterie ce serait bien oui, affirme Stéphanie Pellardy, gérante de la poissonnerie. Parce que pour le moment, on nous dit que l'on peut louer une autre benne, mais ce sont encore des poubelles supplémentaires à payer."

6000 euros de déchets pour une seule poissonnerie

Sur un an, la gérante de poissonnerie dépense environ 6000 euros pour les poubelles en comptant la période des Saint-Jacques sur 6 mois. "Donc imaginez ce qu'il peut sortir en poubelle coquilles sur la totalité de la commune du Crotoy", relève Stéphanie Pellardy.

Parfois pour ne pas remplir un autre container, sachant qu'une benne et un ramassage supplémentaire leur coûte à chaque fois 25 euros, les poissonniers emmènent eux-mêmes les caisses supplémentaires à la déchetterie du Crotoy. Seulement, comme il s'agit de déchets considérés comme des ordures ménagères, les poubelles sont parfois refusées à l’entrée...

Selon Mathieu Doyer, en charge de l’environnement à la communauté de communes Ponthieu-Marquenterre, la question du recyclage des coquilles n'est en effet pas si simple. "Malheureusement nous nous sommes aperçus qu'une fois que nous avons extrait la noix et le corail qui sont les matières nobles, bien souvent il reste à l'intérieur des coquilles des matières organiques qui posent difficulté parce qu'elles sont assimilables à de l'ordure ménagère, explique-t-il. On ne peut donc pas considérer que la coquille est un déchet inerte. Il faut donc un traitement avec une hygiénisation de la coquille de manière à neutraliser les éléments organiques."

Un système de recyclage en circuit court

La collecte des ordures représente un budget de 5 millions d’euros annuel pour la communauté de communes, soit le 1er budget de dépense. L'objectif est donc de trouver une solution qui ne soit pas plus coûteuse.  

Pour Mathieu Doyer, il faudrait ainsi trouver un système privilégiant le circuit court, afin que les coquilles soient recyclées à proximité. "Nous savons déjà qu'au niveau local, pour avoir pris contact avec des carriers, on aurait une entreprise habilitée pour récupérer uniquement les coquilles débarrassées de ce qu'elles contiennent. Ce serait donc un circuit court, pas beaucoup de kilomètres, avec un coup de collecte minime et un intérêt pour les carriers."

Dans l’Oise, une entreprise utilise déjà des coquilles Saint-Jacques pour la fabrication de pavés. Celles-ci sont entreposées à l’extérieur le temps que les bardes, c'est-à-dire la matière organique, se décomposent entièrement. Ce qui nécessite évidemment d'avoir un grand espace de stockage en extérieur. 

En attendant de trouver la solution idéale pour les professionnels du Crotoy, le président de l’union des commerçants a demandé l’installation de containers spécifiques pendant la saison.

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