Alors qu'elle peine à trouver acquéreur pour sa maison de la presse, l'agence immobilière engagée par Valérie Oger va tester une méthode peu commune pour un fonds de commerce: la vente aux enchères en ligne.
Des problèmes de santé l'ont finalement poussée à vendre le commerce qu'elle avait su faire remettre d'aplomb. Mais deux ans après la prise de décision, Valérie Oger, gérante d'une maison de la presse à Ault (Somme), peine toujours à trouver un acquéreur. Ce n'est pas faute d'avoir baissé le prix, passé de 80.000 €, son estimation initiale, à 60.000 €. "On est dans une petite station balnéaire, expose-t-elle. Ault, c'est 1600 habitants. Et le petit commerce, c'est difficile." Son offre présente pourtant des atouts : proximité de la plage, possibilité de reconvertir les locaux pour une autre activité....
Pour débloquer la situation, l'agence immobilière Amarym a choisi d'avoir recours à un procédé atypique pour un bien de ce type : une vente aux enchères en ligne. Concrètement, les acheteurs potentiels, dont la solvabilité est vérifiée par l'agence, reçoivent le jour J un lien qui les conduit vers une page internet à partir de laquelle ils peuvent enchérir. Mise à prix : 20.000 €, soit le quart de ce que sa propriétaire espérait en tirer initialement, avec des enchères par tranche de 500 €.
Au-delà des avantages que présente une vente aux enchères classiques, cette démarche, que Loïc Fournier a découvert lors d'un salon professionnel à Paris, permet de mieux diffuser l'offre et donc de multiplier les chances de signer la vente. "L'intérêt, c'est le buzz, reconnaît l'agent immobilier. Ça permet de se faire connaître. Le problème d'Ault, c'est de sortir de la masse des commerces à vendre. Là, ça peut faire apparaître aux yeux des acquéreurs une opportunité."
Malgré la communication faite, notamment sur les réseaux sociaux, seules trois personnes ont signalé leur intérêt à l'agence jusqu'à présent. La vente, initialement prévue ce 31 juillet, a donc été reportée au 13 septembre. "Les gens en parlent encore, on risque de passer à côté de quelque chose", espère Loïc Fournier. La reprise des commerces de proximité est problématique dans de nombreuses petites communes. A Berlancourt, dans l'Oise, c'est la mairie, en partenariat avec la CCI, qui a finalement acheté les murs du bar du village, espérant empêcher sa fermeture. L'établissement animait la commune depuis le XIXème siècle.