Jeudi 25 février, la communauté de communes de l'Est de la Somme a lancé une campagne de sensibilisation afin de soutenir les commerces de proximité. Sur les devantures de 130 magasins, des affiches un brin provocatrices, afin de réveiller les consciences.
C'est une phrase que l'on prononce habituellement une fois le magasin fermé : "C'est con, il était bien ce magasin." Or aujourd'hui, les commerces sont bien ouverts et comptent le rester.
Avec cette campagne de sensibilisation, la communauté de communes de l'Est de la Somme a décidé de frapper fort. Une formule un brin provocatrice afin de déclencher peut-être une réaction chez les clients. "L'idée c'est que le consommateur prenne conscience qu'il a un rôle à jouer", confie Christelle Devillers, directrice du développement économique de la communauté de communes.
Depuis plusieurs années déjà, des efforts sont engagés pour préserver les commerces de proximité face à la désertification des centres-bourg. Les communes de Ham et Nesles font par exemple partie du programme de l'État "Petites villes de demain" destiné à favoriser le développement des communes de moins de 20 000 habitants. Dans l'est de la Somme, dès 2019, une plateforme de e-commerce, ainsi que des formations aux outils de visibilité numérique aux commerçants et artisans ont été mis en place.
"Les quelques commerçants qui ont saisi cette opportunité en sont aujourd’hui contents, les visites sur leurs pages, et dans leur magasin physique, se sont multipliées. Les ventes ont augmenté, notamment avec le deuxième confinement, et ils sont à ce jour présents sur notre plateforme, sur les réseaux sociaux, et de nouveaux clients poussent la porte de leurs magasins", indique la communauté de commune.
"Pensez à eux et pas à Amazon"
Pour autant, dans certains commerces les clients ne sont pas toujours au rendez-vous. Et en cette période de crise sanitaire, la concurrence venant des grandes plateformes de e-commerce est rude. "On a remarqué une baisse globale de la fréquentation notamment à cause de la fermeture des bars et des restaurants. Les gens ne font plus l'effort de se rendre en centre-ville, et s'ils s'y rendent c'est seulement pour venir chercher un colis en point relais", déplore Christelle Devillers.
Pour la communauté de communes, les efforts doivent donc venir du consommateur. "Par cette campagne, on essaye de leur dire : vous avez tous les outils en main, les commerces sont de plus en plus présents en ligne, donc pensez à eux et pas à Amazon."