"Écrire des livres, c'est un vrai métier", rencontre avec Carène Ponte, romancière feel good qui prône l’optimisme

Depuis l’enfance, elle en rêvait. Carène Ponte est aujourd’hui autrice, une romancière qui parle de la vie qui, à tout moment, peut basculer. Dans son dernier livre, elle nous emmène "Sur Scène", car elle adore les comédies musicales. Rencontre.

La dernière fois que nous avions croisé la route de Carène Ponte, c’était peu avant Noël 2023. En effet, depuis cinq ans, Carène est en quelque sorte une tradition des fêtes de fin d’année. Elle nous embarque, à chaque fois, dans une comédie de Noël qui fait du bien. Autre incontournable de l’autrice, le roman du printemps. Sorti en avril 2024 chez Fleuve éditions, Sur scène nous emmène à Broadway dans l’univers des comédies musicales qu’elle adore.

Originaire de Picardie, Carène vit dans la Somme, non loin d’Amiens. Enfin en ce moment, pour être plus juste, c’est plutôt dans les trains qu’elle a établi son domicile. Elle court partout pour répondre aux sollicitations de la promotion de son dernier roman. C’est entre la Suisse et l’Italie que nous avons réussi à la joindre.

Alors Carène, de quoi parle Sur scène ? "C’est une histoire d’amitié, d’urgence de vie et de rêve à réaliser, sur fond de comédie musicale et de Broadway. La moitié du roman se passe à New York". Il faut dire qu’elle en a vu des comédies musicales ! Carène aime les voix puissantes, l’esprit de groupe, de troupe, les histoires en chansons la font vibrer.

Elle célèbre l’optimisme, la force de l’esprit humain mais aussi l’amitié. C’est sans nul doute ce qui séduit et emporte les centaines de milliers de lecteurs, enfin surtout lectrices, qui la suivent. Car oui, disons-le haut et fort, nous avons besoin de nous sentir bien !

Et dire qu’à l’âge de douze ou treize ans, elle s’est autocensurée ! Heureusement Carène a écouté son cœur et réalisé ses rêves, puisqu’à ce jour elle a écrit une vingtaine de romans.

Lorsque l’on parle de personnes gentilles aujourd’hui c’est limite péjoratif. Pourtant elles existent celles qui sont emplies de gentillesse, de bienveillance, d’honnêteté...

Carène Ponte

Autrice

 La littérature feel good, de la vraie littérature ?

"Ce n’est ni plus simple ni moins simple d’écrire un roman feel good qu’un autre genre littéraire. Dans mes livres, il y a aussi des personnages qui perdent un enfant, qui ont des accidents de la vie. Je n’ai pas choisi ce genre littéraire, il s’est imposé de lui-même."

Carène Ponte est une personnalité qui donne envie de la connaître. Si l’optimisme est son "combat", son sourire, sa bonne humeur, sa gentillesse font que l’on ne peut s’empêcher d’avoir un véritable coup de cœur pour cette autrice.

"Lorsque l’on parle de personnes gentilles aujourd’hui c’est limite péjoratif. Pourtant elles existent celles qui sont emplies de gentillesse, de bienveillance, d’honnêteté. Mes lectrices et lecteurs le sont et le lien qui nous unit est très fort."

Carène a donc commencé à écrire à l’âge de 30 ans, d’abord entre midi et deux, le week-end, car à l’époque elle était juriste en droit de la santé, formatrice et enseignait à l’école de sages-femmes d’Amiens.

"Aujourd’hui j’écris presque à plein temps et malgré tout, le temps se dilate, je n’ai pas l’impression d’avoir plus de temps pour écrire" (rires).

C’est un concept original : une même famille, un même point de départ mais deux romans. Un adulte et un jeunesse. Comme cela, ils liront en famille. Chacun lira le sien et ensuite, hop, on pourra lire celui de l’autre.

Carène Ponte

Autrice

Carène vit donc dans le département de la Somme, est en couple, a deux enfants, un fils et une fille, et quand je lui demande ce que pensent ses enfants de son métier, elle éclate de rire et répond : "C’est un peu abstrait pour eux ! Ils ont l’impression que je ne travaille pas, que je suis toujours là, disponible. J’ai beau leur dire qu’écrire des livres c’est un vrai un métier, ils n’en sont pas vraiment convaincus, ça me vexe un peu…"

"Mais ça commence à changer. Quand nous faisons des courses et qu’ils voient mes livres en rayon, ils me disent : « Maman il y a tes livres ». Mon fils est au lycée, une des filles de sa classe lui a déclaré : « Mais c’est ta mère qui a écrit le livre que j’ai lu, tu crois qu’elle accepterait de me le dédicacer ? ». Vous voyez, cela commence à devenir concret."

Est-ce le fait d’avoir mis de côté son rêve d’écriture lorsqu’elle était jeune ? Quoi qu’il en soit, depuis, notre autrice a déjà plus de 20 livres dans sa bibliographie. Deux livres par an, c’est le rythme qu’elle s’est fixé (mais elle ne s’interdit pas d’en faire plus). Le roman de Noël et le roman de printemps comme elle l’explique : "J’arrive à écrire vite pour le roman de Noël, il me faut en général deux à trois mois pour le terminer, celui du printemps prend plus de temps, quatre à cinq mois."

En octobre prochain, le 3, nous pourrons découvrir dans les rayons des librairies, non pas une, mais deux comédies de Noël ! L’une sortira chez Fleuve éditions, l’autre chez PKJ (Pocket jeunesse) : "C’est un concept original : une même famille, un même point de départ mais deux romans. Un adulte et un jeunesse. Comme cela, ils liront en famille. Chacun lira le sien et ensuite, hop, on pourra lire celui de l’autre."

Il faut rêver grand !

Carène Ponte

Autrice

Son personnage préféré

Elle n’a pas vraiment hésité, et ce n’est pas l’un de ses personnages principaux, c’est un personnage secondaire : "Je crois que le personnage qui m’a le plus marquée, c’est Romy. Elle est apparue dans La lumière était si parfaite (sorti au printemps 2022). Elle incarne la liberté. Liberté de s’exprimer, de s’habiller, elle porte des tenues très colorées, liberté de faire ce qu’elle veut. Elle est née avec un handicap, elle n’a qu’une main mais refuse que cela la caractérise, je crois qu’un jour elle aura son roman".

>>> Voir ou revoir l'émission avec Carène Ponte en cliquant sur l'image

Elle n'a jamais eu peur de la page blanche

Vous l’aurez compris, Carène écrit à la maison, dans son bureau, "mais je pourrais écrire n’importe où, on se fait un monde de ce qu’est l’imagination lorsque l’on n’est pas dedans. Mais plus j’écris, plus j’ai d’idées, car tout peut être prétexte au romanesque, pour l’instant je n’ai pas encore eu la peur de la page blanche."

J’ai une fiche, une trame vierge pour mes personnages. J’y apporte les questions que je me pose... Car là tout est possible, c’est vertigineux. Vertigineux de découvrir les personnages, de trouver leur prénom, ils m’emportent.

Carène Ponte

Autrice

Carène est ce qu’on appelle un auteur "jardinier" (pantser). C’est-à-dire qu’elle écrit ses livres sans plan, à l’improvisation. Mais elle commence toujours par la création de ses personnages : "J’ai une fiche, une trame vierge pour mes personnages. J’y apporte les questions que je me pose. Comment est-il ? Si je fais une description physique, c’est qu’à un moment, je vais m’en servir dans mon livre. Je décris leur caractère, leurs qualités et leurs défauts bien sûr, j’aime bien aussi leur donner un signe astrologique. Un des meilleurs moments, c’est lorsque je leur choisis un métier. Car là tout est possible, c’est vertigineux. Vertigineux de découvrir les personnages, de trouver leur prénom, ils m’emportent."

Mais au milieu du livre, quand elle a perdu l’énergie et que la fin du roman est encore loin, là elle devient "planner" (architecte). Elle a besoin de structurer son livre pour retrouver l’énergie jusqu’au bout.

Son inspiration, elle la trouve dans les thèmes qui la touchent. Comme elle "vieillit", ses personnages la suivent. "Mes personnages au début avaient 30 ans comme moi, maintenant ils ont une quarantaine d’années. Ils vieillissent avec moi, et les thématiques sont différentes parfois."

A-t-elle le temps de lire ? "Je suis une lectrice avant tout, je lis de tout, sauf les romans qui font peur car après je fais des cauchemars. Je suis très trouillarde, je suis un bon public je pense, car j’aime lire…"

La vie avec sincérité

Ses romans parlent de la vie, même de ce qui est tragique, toujours avec sincérité. "Mes personnages sont comme vous et moi, ils traversent des épreuves que l’on partage tous, mais avec ce parti pris de la lumière et de l’optimisme."

Son mot de la fin ? "Il faut rêver grand", alors rêvons, suivons nos inspirations et laissons-nous emporter par cet esprit feel-good, car Carène Ponte est un vrai remède contre la morosité.

(Article déjà publié sous une autre forme le 17/12/2023)