Faverolles : l'usine Nutrimaine (ex-Banania) n'a toujours pas trouvé de repreneur

À l'issue d'une réunion qui s'est tenue ce vendredi entre l'État et la direction de l'usine Nutrimaine (ex-Banania), les salariés qui s'étaient mis en grève, ont appris par la préfecture de la Somme, qu'aucun repreneur n'avait encore été trouvé. Une nouvelle réunion devrait avoir lieu début mars.

Ce vendredi dès 6h, les salariés de l'usine Nutrimaine, dernière productrice des poudres chocolatées Banania et Benco à Faverolles, dans la Somme, étaient en grève à l'appel de la CGT, pour protester contre la fermeture du site, qui menace 40 emplois.

"La direction veut fermer l'usine d'ici fin mars" et probablement "délocaliser la production en Allemagne", chez l'actionnaire majoritaire depuis 2010, le groupe Krüger. La "totalité du personnel" est donc en grève "pour sauver nos emplois, sauver nos marques et garder notre site de production à Faverolles", a expliqué à l'AFP Franck Bizet, délégué CGT et membre du comité social et économique (CSE).
 "Il ne s'agit pas d'un projet de délocalisation. L'entreprise souhaite dorénavant sous-traiter sa production, en France ou ailleurs", potentiellement au sein du groupe Krüger qui serait une option "logique", a indiqué un porte-parole de la direction, contacté par l'AFP.
 
Pour la direction, le "projet de fermeture du site", annoncé aux salariés en novembre, est "lié aux conditions économiques du marché du chocolat en poudre, dont la baisse structurelle de consommation régulière s'est accélérée ces dernières années (-27% en huit ans et -7,7% en 2018)".
Les deux marques souhaitent "s'adapter aux nouveaux modes de consommation des Français" qui consomment de plus en plus de pâte à tartiner, biscuits ou lait prêt à boire. 
 

Aucun projet concret de reprise


Construite en 1972, l'usine qui produisait alors 20 000 tonnes de poudre chocolatée par an, en produit aujourd'hui 7 700 tonnes. La direction est en quête de partenariats dans la région pour sous-traiter des productions de produits dérivés.
Dans un communiqué, la préfecture de la Somme annonce que "plus d'une centaine d'entreprises ont été approchées par Nutrimaine au cours des trois dernières semaines, avec cinq visites effectives par des repreneurs potentiels."
"Malgré les atouts du site, aucun projet concret de reprise n'a pu être identifié à ce stade", 
précise le communiqué, diffusé à l'issue d'une réunion entre l'État et la direction.

Pour Franck Bizet (CGT), la fermeture de l'usine ne se justifie pas. Selon lui, "l'usine Banania-Benco a une profitabilité annuelle de 9% et une contre-expertise du CSE a montré qu'elle n'est pas aussi vétuste que le dit la direction". 
Cette fermeture "est une stratégie de Krüger, qui veut faire remonter son chiffre d'affaires et rentabiliser son site de production en s'accaparant nos marques", a-t-il confié à l'AFP.

 

 

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