Le parquet d'Amiens a ordonné vendredi la réouverture de l’enquête sur la mort de la première épouse de l’homme mis en examen mardi pour homicide volontaire, après la découverte du corps de sa compagne dimanche 8 août à leur domicile de Longpré-les-Corps-Saints, près d'Abbeville dans la Somme.
L'enquête sur la mort d'une mère de famille à son domicile de Longpré-les-Corps-Saints dans la nuit du 8 au 9 août 2021 va-t-elle révéler un précédent féminicide ?
Anne-Laure Sandretto, substitut du procureur de la République d'Amiens, a en effet saisi vendredi la section de recherche, pour réouverture d’enquête en recherche des causes de la mort de la première épouse, de l’homme mis en examen mardi pour homicide volontaire sur sa compagne, a annoncé le parquet, confirmant une information du Courrier picard.
En garde à vue, le suspect avait reconnu lui avoir porté des coups au cours de la nuit du samedi à dimanche, lui reprochant une infidélité. Elle se serait ensuite couchée pour la nuit. Il n'aurait constaté la mort que le lendemain. Des explications qui ont rappelé aux habitants de la commune le décès en 2017 de son ex-femme, avec qui il avait deux enfants : "Elle aussi a eu un accident, elle était tombée des escaliers la nuit et elle s'était recouchée et le lendemain elle était décédée des suites, d'après l'enquête, de la chute. C'est quand même quelque chose qui peut interpeller. (...) Là on en reparle. Deux fois dans la même maison... Parce que là, c'est une dame qui a été retrouvée dans son lit", expliquait mardi Robert Debray, maire de Longpré-les-Corps-Saints au micro de France 3 Picardie.
A l'époque pourtant, l'enquête avait été classée sans suite.
Un climat de violences intra-familiales
Poursuivi pour homicide volontaire, l'homme a été placé en détention provisoire.
Le couple vivait avec cinq enfants nés de précédentes unions, âgés de 3 à 18 ans. Leur entourage avait décrit aux enquêteurs un climat de violences intrafamiliales récurrentes et d'alcoolisation. Selon le parquet, l'homme avait déjà fait l'objet d'une condamnation pour des violences conjugales sur la même victime en avril 2021.