C'est la malformation de naissance la plus fréquente : la fente labio-palatine plus connue sous le nom de "bec de lièvre". En plus du traumatisme personnel et familial, une adolescente a vécu un enfer dans deux collèges de la Somme.
"Je mourrais d'envie de mourir... J'étais laide… A force d'entendre les mêmes insultes, on finit par y croire." Des mots crus, que Manon Impens n'hésite pas utiliser pour décrire son adolescence, dans son livre Les paroles à bleus (Broché). Encore aujourd'hui, tous les matins face au miroir, voir son visage est une épreuve.Ce qui la gêne, c'est cette différence au milieu du visage, nommée fente labio-palatine, plus connue sous le nom de "bec de lièvre", qu'elle raconte sans tabou. Une disgrâce qui se transforme en harcèlement au collège. Verbal, sans répit, le calvaire a duré quatre ans.
Déjà deux opérations au collège
Pourtant, à l'âge du collège elle a déjà été opérée deux fois. Manon s'enferme, se tait, se terre dans sa chambre. Nuits blanches, peur d'aller en classe… autant de comportements qui montrent qu'elle a fini par donner raison aux harceleurs.
Sabine Impens, sa mère, s'est rendu compte du mal-être de sa fille. "Elle restait toujours dans sa chambre, elle n'avait plus de goût pour rien… On a fini par la changer de collège à Oisemont, plus petit, un collège de campagne. Mais finalement, ça a été pire."
Son père ne regrette qu'une chose :
Ne pas avoir porté plainte. On croyait toujours que ça allait s'améliorer, mais ça s'empirait plus qu'autre chose.
Manon arrête brutalement le collège en 3ème, en plein milieu de l'année scolaire... Pas de bousculades, pas de coups, mais les mots qui lui sont jetés à la figure ont raison de son insouciance d'adolescente.
Une malformation qui touche 1 naissance sur 700
Une vie d'adolescente chamboulée par les consultations à répétition car l'absence de palais entre la bouche et le nez est source de nombreuses complications. La fente labio-palatine est fréquente c'est 1 naissance sur 700. Elle apparaît lors de la formation du visage vers la 6e semaine de grossesse sans explication. Le traitement est chirurgical, avec en moyenne sept opérations de la naissance à 20 ans.