Un passager de bus en direction d'Amsterdam transportait 1,4 kilo de cocaïne... dans son estomac. Il a été condamné à un an de prison ferme, une amende et une interdiction de séjour sur le territoire français.
C'est une technique plutôt courante, d'après les douaniers. Les passeurs de drogue, ou "mules", ingèrent des boulettes de cocaïne dans leur pays d'origine, et prennent l'avion ou le bus pour amener la marchandise dans d'autres pays. "La liaison Paris-Amsterdam est très utilisée par ses réseaux de trafiquants", explique le chef divisionnaire de la douane d'Amiens. "Les mules descendent de l'avion à Orly, et prennent le bus jusqu'aux Pays-Bas." Depuis le mois de janvier, les douaniers ont déjà arrêté quatre mules.
Ce mercredi 21 mars, c'est un homme de 53 ans qui a été arrêté dans un bus Eurolines en direction d'Amsterdam, sur l'autoroute A1. Les agents de la Brigade de Surveillance Intérieure des douanes d'Amient ont tout de suite été interpellés par son comportement. "Il était très stressé, et il avait des béquilles, une technique couramment utilisée pour décourager le contrôle". Ils le conduisent alors à l'hôpital de Péronne, et lui font passé une radio. Le médecin distingue clairement la présence de corps étrangers dans son abdomen, qui ressemblent à des boudins de couleur noire.
Il s'agissait en fait de 150 ovules de cocaïne, pour une valeur estimée de plus de 62 000 euros. Au total, il avait ingéré 1,453 kilo de cocaïne !
L'homme a été jugé en comparution immédiate, et condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis, et une amende douanière de 58 000 euros. L'homme, originaire du Suriname (Amérique du Sud), a également écopé du'ne interdiction de séjour sur le territoire français.
L'individu aurait ingéré les boulettes de cocaïne au Suriname, avant de se rendre en Guyane pour prendre l'avion vers Paris. De là, il comptait rejoindre les Pays-Bas en bus. "C'est quelque chose de courant. Au Suriname, il y a des organisations criminelles très implantées. Et il faut savoir que c'est une ancienne colonie hollandaise.", explique le chef divisionnaire. "Les trafiquants envoient les mules vers l'Europe depuis les différents aéroports de la zone caribéenne."