"La pelote basque n’a qu’à bien se tenir, la pelote picarde arrive", on vous explique ce qu'est le One Wall

La pelote picarde sera mise en lumière, au gymnase de Villers-Bocage (Somme), le matin du dimanche 18 février. Un sport inventé par Pierre-Marie Macewko, ancien vice-président de la fédération de ballon au poing et pratiquant de toutes les variantes de la pelote basque.

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"J’ai voulu appeler ça pelote picarde parce que ça se pratique en Picardie et j'ai voulu faire le lien avec pelote basque", explique Pierre-Marie Macewko. C'est ainsi qu'il définit ce nouveau sport, plus connu sous l'appellation One Wall et Frontball, qu'il a créé il y a deux ans. La justification pourrait faire bondir les puristes de la pelote basque.

Mais ce sport comprend beaucoup de nominations et de formes différentes. La main nue est aux origines de la pelote basque et se joue depuis très longtemps. Elle a longtemps été populaire à travers le jeu de paume. "C’est la discipline fétiche des Basques", raconte Pierre-Marie Macewko.

La main nue est donc également l’ancêtre de la célèbre chistera, la version la plus connue de la pelote basque, inventée en 1857 par Jean Dithurbide, dit Gantxiki. "C’est un panier d’osier qui servait à ramasser les pommes. Un jour, il y a quelqu’un qui a essayé de jouer avec une balle", narre celui qui égraine une longue carrière dans les variantes du jeu de paume. La chistera est devenue un symbole de la pelote basque.

"Une fédération qui regroupe 21 disciplines"

"Quand on parle de pelote basque, on parle d’une fédération qui regroupe 21 disciplines", précise le fondateur de la pelote picarde. Pierre-Marie Macewko explique ce nombre important de versions. "Les Basques, quand ils sont allés à l’étranger, découvrent des variantes du jeu de paume. Et comme ils se sont expatriés énormément pour chercher du travail", ils ont découvert de multiples pratiques, comme le Xare en Argentine. 

Le fait d'avoir adopté plusieurs disciplines sous la fédération de la pelote basque, "ça leur permet d’avoir des disciplines internationales", analyse Pierre-Marie Macewko.

En créant la pelote picarde, il y a deux ans, Pierre-Marie Macewko a complexifié un peu plus les différentes appellations. L'idée est née de deux voyages. L'un au Portugal, en 2019. Et l'autre à Valence, en 2021. Lors de ces deux périples, il a découvert de nouvelles disciplines dont le One Wall.

"La pelote basque n’a qu’à bien se tenir, la pelote picarde arrive"

Pierre-Marie Macewko

"Et en rentrant, j'ai dit : on va jouer à ça. C'est une discipline qui prépare à tous les sports de paumes, parce que le mur ne fait pas de cadeau. C'est simple, c’est rapide. J’ai ouvert un club : le Talmas Athlétic Klub, le 24 février 2022, le jour de l’invasion de l’Ukraine par les Russes parce que mes origines sont ukrainiennes."

"J’ai demandé à ma municipalité de construire les deux premiers murs extérieurs picards, parce qu’en Picardie, il n’y a aucun mur pour la pelote picarde. Mon discours est de dire : la pelote basque n’a qu’à bien se tenir, la pelote picarde arrive." Pierre-Marie Macewko détaille que les jeux de paumes étaient autrefois nommés "ju d'plote", en picard.

Une continuité logique pour celui qui se dit "issu du jeu de paume" et qui évolue depuis 59 ans dans le monde du ballon au poing, le jeu picard, lui aussi forme ancestrale du jeu de paume.

Actuellement, la pelote picarde est pratiquée dans deux clubs dans la Somme, celui de Talmas et celui de Rosière en Santerre. En deux ans, elle a rassemblé 40 licenciés. Mais le One Wall est désormais majoritairement pratiqué sous sa forme américaine, le Frontball. Il regroupe des milliers de pratiquants dans le monde. Lors des derniers championnats du monde, à Bidart, en 2022, 33 nations se sont disputé le sacre.

C'est par cette version que la pelote basque tente de s'intégrer parmi les disciplines olympiques. En 2023, elle a été l'une des activités présentes lors des 12e Jeux internationaux de la jeunesse, à Pau. 

La pelote picarde veut se développer

Le One Wall a lui des origines anglo-saxonnes. "Comme son nom l’indique, le One Wall se joue contre un mur de 4,90 m de haut, sur 6,10 m de large, avec une projection au sol de 10,60 m. Une ligne de service, qu’il convient de dépasser, se situe au sol à 4,90 m", explique Pierre-Marie Macewko. Le but est de mettre la balle hors de portée de l'adversaire tout en la faisant rebondir dans l'aire de jeux.

Le tournoi par le club de Talmas, dimanche 18 février 2024, au gymnase de Villers-Bocage de 9h à 12h30, vise à faire connaître la discipline. "On va faire un tournoi régional avec des gens d'Hautmont (Nord). Il y a 3 ou 4 équipes qui vont venir." Il espère organiser une rencontre de cette discipline avec les Basques, afin de faire parler un peu plus cette nouvelle version.

Pelote picarde, One Wall, Frontball, pelote basque, quelles que soient son appellation et sa forme, la main nue ne cesse de se transformer au fil des siècles.

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