Le parc de Samara, dans la Somme, a organisé une grande plantation ce jeudi 7 décembre 2023, avec près de 70 élèves. Une opération à visée éducative sur la gestion des milieux naturels sensibles. Un projet pour entretenir un espace naturel, élément important dans le temps.
Des collégiens, des lycéens et des étudiants participent à la sauvegarde de l'espace naturel préservé du parc archéologique de Samara, dans la Somme. Ce dernier possède une tourbière de 30 hectares.
Romain Plichon, responsable de la médiation culturelle à Somme Patrimoine explique l'importance de protéger ce site. La tourbière "est très riche du point de vue de la biodiversité que l’on doit entretenir pour éviter qu’elle ne se referme sur elle-même. Ça implique parfois d’agir, d’enlever des végétaux, de laisser d’autres pousser. Et d’avoir une vision globale dans notre plan de gestion écologique des sites naturels de Samara qui nous permet de préserver la biodiversité."
Un travail concret dans le cadre de leur année d'étude
Les tourbières jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique, en captant en grande quantité le carbone. "Elles puisent plus de CO2 que les forêts primaires. Ces endroits doivent donc impérativement rester humides. Et on a parfois des végétaux qui pompent beaucoup d’eau. On doit les tenir à distance de ces milieux humides pour qu’ils ne s’assèchent pas et ne rejettent pas leur carbone dans l’atmosphère", expose Romain Plichon.
Les plus jeunes en bac pro gestion des milieux naturels comprennent tout l’intérêt d’éviter l’assèchement de la zone. Pour ceux de BTS, c’est l’occasion d’apprendre à gérer un chantier comme celui-ci. Dans ce cadre, ils travaillent sur la proposition de leur propre plan de gestion écologique, un exercice comptant comme un gros coefficient pour leur année en cours. "On nous demande les aménagements futurs pour bien conserver le milieu. Il y a aussi l’aspect économique du site, l’aspect touristique. Il y a plein d’enjeux. C’est un dossier complexe", détaille Noé Demay, élève en BTS gestion et protection de la nature à Sains-du-Nord.
Le parc est génial parce qu’il écoute tout ce qu’on propose. Il accepte ou pas. Mais en tout cas il nous écoute.
Noé Demay, élève en BTS gestion et protection de la nature à Sains-du-Nord
Noé apprécie pouvoir œuvrer dans un cas concret, "avoir le chantier derrière, ça nous motive. On voit ce qu’on fait, on voit que ça sert à quelque chose. En plus le parc est génial parce qu’il écoute tout ce qu’on propose. Il accepte ou pas. Mais en tout cas il nous écoute."
Le parc est même allé plus loin dans cette démarche participative en associant des élèves encore plus jeunes, en instituts médico-éducatifs et en classe SEGPA. Benoît Boily, directeur de la SEGPA du collège d'Airaines (Somme) pointe l'intérêt de "recouper plein de compétences et qu’ils retravaillent à l’école".
Transmettre le savoir acquis à leurs proches
Action pédagogique, journée ludique et instructive, ce projet montre l’interaction permanente entre l'Homme et la Nature, un pari sur l'avenir comme l'évoque Christelle Hiver, présidente de Somme Patrimoine : "Dans les années qui viennent, ils auront en tête cette expérience. Et ils pourront transmettre autour d’eux, dans leurs familles ce qu’ils ont fait et à quoi ça a servi. Et pourquoi il faut continuer dans ce sens-là."
Dès qu’ils auront poussé, les bouleaux plantés lors de l'opération offriront un peu de fraîcheur aux visiteurs. Et puisque rien n’est fait au hasard, ils permettront également d’en apprendre plus sur les espèces présentes depuis des milliers d’années dans notre paysage.
Avec Emilie Boulenger / FTV
