Le maire d’Hallencourt baisse son indemnité pour permettre l’embauche d’un jeune

Frédéric Delohen entame son deuxième mandat de maire à Hallencourt, dans la Somme. Il a récemment décidé de baisser son indemnité d’élu afin de passer un jeune de la commune à plein temps aux services municipaux. La seule solution d'après lui, dans un contexte de baisse de dotations de l’Etat.

Frédéric Delohen, 54 ans, retraité de la SNCF et engagé au Parti socialiste, ne voulait pas attirer l’attention, "encore moins [se] faire de la pub". C’est raté. L’élu à la tête de la commune d’Hallencourt (environ 1.300 habitants) a décidé de baisser son indemnité de maire. "J’aurais dû le faire dès ma réélection", reconnaît aujourd’hui l'édile, un peu gêné par la médiatisation de cette décision. Et qui doit se justifier auprès des autres élus, de sa famille et parfois de ses administrés.

10.000 euros d'économie


M. Delohen a droit à une indemnité de près de 2 000 euros bruts par mois, auxquels il faut ajouter environ 300 euros car Hallencourt est un ancien chef-lieu de canton. Il a proposé à son conseil municipal de la baisser à 1 672 euros bruts. Selon lui, l’économie n’est pas négligeable : "Cela signifie 10.000 euros d’économies pour la commune par an, car il y a la baisse de l’indemnité, mais aussi les charges correspondantes qui diminuent."

La raison de cette baisse est simple : permettre l’embauche à plein temps d’un employé municipal qui était jusque-là à temps partiel (20h). Or la commune n’a que trois agents municipaux (dont deux ont des aptitudes physiques diminuées par un handicap) pour couvrir un vaste territoire de près de 21km². "On a un petit budget, environ 900.000 euros par an. Depuis 2014, on a perdu environ 100 000 euros de dotations de l’Etat", indique Frédéric Delohen. "Baisser mon indemnité m’est apparu comme la solution la plus simple."

Baisse des dotations

C’est bien là le fond du problème selon le maire : les moyens à disposition de la commune, avec un patrimoine conséquent à entretenir, du fait de la fusion d’Hallencourt, Wanel et Hoquincourt en 1972. "On a trois cimetières, trois églises, une station d’épuration, on est propriétaires de nombreux bâtiments comme la gendarmerie, la banque postale, la salle des fêtes, liste-t-il. Je considère que les élus sont des soldats de la République, mais arrive un moment où à l’impossible nul n’est tenu."

Le maire pointe aussi du doigt une augmentation des indemnités des élus, permise au niveau national par l'Etat en 2020 mais votée à l'échelon municipal. "Un élu qui bosse ne vole pas son indemnité, prévient Frédéric Delohen. Nos parlementaires sont bien gentils de voter une augmentation des indemnités des élus, mais au final c’est à la collectivité de supporter ce coût supplémentaire. Et toutes les collectivités ne peuvent pas se le permettre !" Et de conclure : "Les élus locaux sont au plus proche de la population, nous sommes des bâtisseurs. Mais sans argent, ça va devenir compliqué."
 
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