Qui dit neige et verglas dit danger sur les routes. C'est aux départements d'organiser la sécurisation des axes routiers, pour limiter le risque d'accidents et permettre aux automobilistes de circuler. Face à l'épisode neigeux qui traverse les Hauts-de-France en cette mi-janvier, ils ont renforcé leurs dispositifs habituels. Exemple dans la Somme.
"Le maître mot, c'est l'anticipation !", assène Hubert de Jenlis. Le vice-président du conseil départemental de la Somme en charge des infrastructures se veut rassurant quant à la gestion de l'épisode neigeux sur les quelque 4 500 km de routes que compte le département. "Chaque année, de novembre à mars, on déclenche ce qu'on appelle le plan de viabilité hivernale. On a chaque semaine environ 34 agents d'astreinte, qui sont mobilisables 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et des équipes mobilisables en journée."
Des équipes sur le qui-vive
Ce dispositif a été renforcé cette semaine, avec 88 agents d'astreinte, pour faire face à l'épisode un peu plus important que d'habitude. "On en a mis à deux par camion, alors qu’ils sont seuls d'habitude, pour qu'il y ait un conducteur et une personne qui l'aide, qui le guide dans le maniement des lames, etc."
Les 34 camions qui permettent déneiger et de saler sont sur le pont depuis la nuit du 16 au 17 janvier. "On a réussi à saler en cinq heures tout le réseau départemental", assure l'élu. Soit 200 tonnes de sel utilisées. Objectif : limiter au maximum l'accidentologie. "On craignait des pluies verglaçantes, qui avaient été annoncées par Météo France. Ces pluies sont redoutables, parce qu'il n’y a pas plus accidentogène que le verglas, c’est piégeux et très dangereux." Au petit matin, il s'est finalement mis à neiger. Deuxième sortie pour les équipes, pour déneiger cette fois, prioritairement sur ce que le département appelle le "réseau principal", où se concentrent d'après Hubert de Jenlis "90% des déplacements".
Intercommunalités et agriculteurs mobilisés
Le travail n'a pas cessé depuis, s'adaptant à l'évolution de la météo. Ce matin, le département s'est réveillé sous un manteau neigeux de 5 centimètres en moyenne, voire, localement, 10 à 15 centimètres. Or, le déneigement prend plus de temps que le salage, et il est impossible de déblayer l'intégralité des routes en cinq heures. Les agents du département se concentrent donc, là encore, en priorité sur le réseau principale. Et pour les routes secondaires, 15 communautés de communes vont apporter du renfort aux équipes départementales. "On fournit la lame et on paie les heures consacrées à cette aide", précise le vice-président du conseil départemental. Une dizaine d'agriculteurs va être également mobilisée pour déneiger certains axes avec leurs tracteurs.
Ces deux partenariats, officialisés par des conventions qui existent par ailleurs dans d'autres départements, permettent selon l'élu de ne pas surinvestir dans du matériel supplémentaire qui ne serait utilisé qu'exceptionnellement, tout en ayant une possibilité de renfort ponctuel en cas de besoin. "Le but, c'est que d'ici à ce soir, l'ensemble du réseau soit praticable." En attendant, le Département invite les automobilistes à privilégier les axes principaux, "même si ça rallonge les déplacements de quelques minutes ou de quelques kilomètres."
Appel à la prudence
Hubert de Jenlis tient à saluer "l'équipe de professionnels du département, qui a un bon esprit et qui sait se mobiliser, qui fait un superbe travail", et invite les usagers de la route à tout faire pour ne pas les perturber. "Laissez les agents travailler, ne les serrez pas, ne les doublez pas quand ils sont dans leur déneigeuse", demande-t-il.
La vigilance orange a été levée sur l'ensemble des départements de la région, mais la prudence reste de mise. La préfecture de la Somme a annoncé la fin de l'interdiction de circulation pour les poids lourds, mais encourage tout de même à différer autant que possible les déplacements.