Après des ruptures de stocks en décembre, les nouvelles directives renforcent encore le recours aux autotests. Les professionnels des Hauts-de-France tiennent toutefois à rassurer sur leurs capacités d’approvisionnement.
Une étagère remplie de petites boîtes blanches et bleues : à cette vue, Isabelle Ketels affiche sa satisfaction. "On les attendait depuis un moment, assure cette pharmacienne de Péronne, dans la Somme. Là, on va pouvoir répondre à la demande qui est très importante depuis les fêtes."
À cette occasion, de nombreux Français soucieux de prendre leurs précautions avant de retrouver leurs proches ont effectivement eu recours aux autotests de détection du Covid-19. Dans cette officine, 400 tests ont été écoulés sur le mois, mais la professionnelle estime que le double aurait pu être vendu si l’approvisionnement avait été suffisant.
Chez le grossiste OCP Artois Picardie, la demande a aussi augmenté de 164 % entre l’automne et le mois de décembre. "Les producteurs n’ont pas réussi à nous fournir des quantités nécessaires pour répondre aux demandes de nos clients pharmaciens", reconnaît son directeur. Et Stéphane Aubry prévoit de devoir livrer encore plus d’autotests en ce début 2022, alors que le pays bat des records en nombre de contaminations et que le protocole sanitaire évolue.
"Confiants pour le mois de janvier"
La procédure gouvernementale a effectivement été modifiée pour les cas contact : en cas de test PCR négatif et de schéma vaccinal complet, il n’y aura plus obligation de s’isoler à condition de faire deux autotests à deux jours d’intervalle. Une procédure qui concernera notamment les enfants de retour en classe depuis ce lundi. Les pharmaciens s’attendent donc à une "demande accrue", explique Caroline Templement, conseillère ordinale de l’Ordre des pharmaciens des Hauts-de-France.
"On essaye d’activer tous les leviers possibles, développe-t-elle, que ce soient les différents fabricants en direct ou nos grossistes, pour répondre le plus rapidement possible aux besoins de nos patients qui sont importants."
Stéphane Aubry assure également pouvoir éviter les ruptures de stock : "On a développé le nombre de fabricants à qui on fait appel, ce qui nous permet d’être confiants pour le mois de janvier. On a des livraisons quotidiennes."
C’est comme le reste des missions qui nous sont confiées : comme les masques, comme les tests antigéniques aux autres professionnels ou comme les vaccins. Cette distribution d’autotests, elle est encadrée par une directive que nous appliquerons et il est de notre devoir de faire en sorte que les parents puissent effectuer le test dans de bonnes conditions.
Caroline Templement, conseillère ordinale de l’Ordre des pharmaciens des Hauts-de-France
Les deux autotests devront être délivrés gratuitement aux parents des élèves cas contacts s’ils disposent d’un PCR ou d'un antigénique négatifs. Cette procédure ne semble pas inquiéter les professionnels, qui gardent plutôt l’œil sur les stocks. D’autant que pendant un mois, ils se trouvent en concurrence avec les grandes surfaces, autorisées à en vendre jusqu’au 31 janvier "à titre exceptionnel".