"On a fait le choix de rester totalement naturel" : La production locale et naturelle du CBD tente de se faire une place dans la Somme

En 2022, 17% des Français avaient déjà consommé du CBD. Ce marché, en forte expansion, attire de plus en plus de consommateurs et de producteurs qui tentent de se faire une place. Dans la Somme, une entreprise a fait le choix de s'éloigner du synthétique et de cultiver des plantes de façon naturelle.

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Avec près de "300%" d'augmentation de la demande, le CBD a le vent en poupe en France. Sa production locale connaît un essor dans la région, notamment dans la Somme, et attire de plus en plus de consommateurs. 

Pourtant, rien ne laissait vraiment penser que le département serait une terre de culture de cette plante. "À l'ouverture des marchés en France, énormément de produits venaient d'abord de Suisse, puis d'Italie et d'Espagne", explique Edouard Feraux, cofondateur de l'entreprise, avant d'ajouter : "nous avons toujours souhaité résister et affirmer qu'il était possible de produire en France et de produire localement".

La traçabilité du produit est donc garantie quand on sait que, d'après une étude MILDECA, 14% des produits dépassent la limite de THC et presque 6% contiennent d'autres substances. 

"On a fait le choix de rester totalement naturel"

C'est pourquoi les débuts ont été difficiles. "Nous étions sur une concurrence déloyale avec des variétés qui étaient totalement différentes, le chanvre français n'est pas forcément un produit qui attirait le consommateur, les prix pratiqués étaient différents", poursuit-il.

Mais depuis "un an, un an et demi", lui et ses collègues sentent un intérêt plus important pour les circuits courts et la production locale. "Ils ont compris l'intérêt pour la planète et l'environnement" : moins de transports, donc moins de rejets de CO2, une production naturelle, là où le marché a intégré "à un certain moment" l'usage de produits synthétiques : "on a aussi fait le choix de rester totalement naturel et de laisser la vague de synthétique". 

Qu'entend-on d'ailleurs par synthétique ? "Concrètement, vous prenez une fleur de chanvre qui était totalement nettoyée, lavée de ses cannabinoïdes pour ensuite repulvériser des cannabinoïdes de synthèse". L'effet se rapproche un peu plus de celui recherché par les consommateurs de cannabis, mais il s'agit de "produits vraiment néfastes pour la santé".

"Ce qui est quand même chouette sur la parcelle, c'est qu'on est bien sans avoir le label et la reconnaissance, mais il n'y a aucun intrant, on cultive sur un couvert végétal de trèfles", ajoute Aurélien Junter, également cofondateur. À l'étranger, la culture est plus industrielle, avec "des cultures hydroponiques, des serres sur des centaines de mètres à perte de vue, c'est plutôt ce genre de concurrence qu'on a, donc on essaie d'apporter quelque chose de différent, on essaie de respecter un maximum notre terre". 

"On essaie de trouver des variétés résistantes"

L'entreprise est toujours à la recherche de meilleures variétés de chanvre adaptées au climat. L'été 2023 a été différent de celui qui vient de s'écouler. L'année dernière, "on a eu beaucoup moins d'eau, c'était beaucoup plus sec, ça s'était bien passé au niveau de la culture, observe Aurélien Junter. On se rend compte qu'avec la quantité d'eau qu'on a accumulée [en 2024], c'est une variété qui se fait attaquer par le botrytis. Au final, ce n'est pas très concluant avec autant d'humidité". 

Généralement, lui et ses collègues effectuent plusieurs tests pour tenter de trouver "des variétés résistantes" qui seront riches en terpène et cannabinoïde. Celles-ci doivent aussi présenter des avantages pour les producteurs : correspondre à la demande du marché et être productives. 

Aujourd'hui, en France, la norme autorisée est de 0,3% de THC. Depuis sa légalisation totale, le marché français du CBD connaît une véritable expansion. En 2022, 17% des Français en avaient déjà consommé, dont 10% l'année dernière. Cela reste toutefois moins que le cannabis illégal. Prochaine étape pour Aurélien et Edouard : augmenter la production.

Avec Claire-Marine Selles / FTV

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