"On n'est même pas des êtres humains pour eux" : des habitants d'un hameau expulsés par la mairie

Toute une vie balayée en quelques minutes. C'est le sentiment des habitants du hameau de Gailly, à Cerisy, dans la Somme. Des années qu'ils louent des parcelles à la mairie et qu'ils aménagent leur logement. Mais, la municipalité leur demande dans un courrier de partir du jour au lendemain.

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"J’ai eu des enfants qui sont restés ici. J’ai encore même un garçon qui vit encore avec moi." Quarante ans que tous les matins, Serge Demuynck fait le tour du voisinage.

Mais d'ici à 2025, il risque de devoir changer ses habitudes. La mairie en charge du hameau l’a décidé, il devra céder la maison dans laquelle il a bâti toute une vie. "C'est une page d’histoire qui se tourne quand même. Je l’ai créé cette maison", explique l'homme, encore ému.

Un silence de la part de la mairie

Ce scénario reste inenvisageable pour ce retraité. Si la ville de Cerisy justifie l’expulsion par de fréquentes inondations autour de ces parcelles, une simple lettre l’a informé de cette décision. "On est même pas des êtres humains pour eux, on n'est rien ! On est des envahisseurs", assure Serge.

Pour faire entendre les voix des 30 résidents permanents du hameau, Serge et son neveu Frédéric Koziarek ont bâti l’association "Cerisy pour tous". Ils sont allés jusqu’à contacter la communauté des communes. Résultat : un silence et les doutes persistent.

Des résidents perdus

Pour son neveu, la mairie reste muette à leurs nombreuses questions. "Ils ne savent peut-être pas ce qu’il va se passer non plus", se questionne Frédéric Koziarek, président de l'association.

 

On a tout fait pour qu’il y ait un dialogue sauf qu’avec la mairie, on est face à un mur. Donc, on ne peut pas vraiment discuter...

Frédéric Koziarek, président de l'association "Cerisy pour tous"

Une vingtaine de personnes a aussi fait de cet endroit sa résidence secondaire. Beaucoup ont cependant déjà abandonné leur propriété, sans attendre la fin du délai. Contactée à plusieurs reprises, la mairie de Cerisy n'a pas répondu à nos sollicitations.

Avec Thibault Azoulay / FTV

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