175 mm d'eau relevés en janvier à la station Météo France d'Abbeville, c'est un record. L’automne a été pluvieux, les terres sont gorgées d'eau. Dans les hortillonnages, à Amiens, la situation n’est pas encore inquiétante, mais pourrait le devenir.
"La semaine dernière on a eu plus de 50mm". Horticulteur à Rivery dans la Somme, depuis 35 ans, Jean-Louis Christen a vu ces dernières semaines, ses parcelles se gorger d’eau... Au point que les canards s’y baignent. La situation est exceptionnelle, 175 mm d'eau ont été relevés en janvier à la station Météo France d'Abbeville, un record.
La Somme s'étale, la nappe remonte, impossible de travailler avec les machines dans ces conditions. "Ça touche souvent les mêmes parcelles, les plus basses. Mais, parfois, sur les parcelles les plus hautes, on a des passages dans le milieu où ça fait un petit creux. Ici l’eau remonte assez facilement et c’est assez embêtant", explique l’horticulteur.
Il continue : "Ça nous oblige à changer nos rotations. Parfois, au moment de cultiver, on ne peut pas passer avec les outils pour cultiver la terre". L'an passé, l'humidité était déjà bien présente et avait déjà causé certaines difficultés : "L'an dernier, on n'avait qu'une petite bande sur le bout des parcelles qu'on a pu cultiver rapidement. Après, on a dû attendre".
Si ça dure longtemps ça peut devenir très gênant, voire catastrophique.
Pour l'instant, malgré la montée des eaux, les cultures ne souffrent pas trop, et comme l'hortillon elles s'adaptent aux conditions. "On ne peut pas travailler les terres mais on est encore en période de dormance. Il n'y a pas encore de catastrophe mais, si ça dure longtemps ça peut devenir très gênant, voire catastrophique". Ansi, tout est une question de durée.
Face à la situation, Jean-Louis Christen relativise, "on a l’habitude, on travaille avec le temps donc on est habitués ! Un coup il fait chaud, un coup il fait froid... Comme on dit, en tant qu’agriculteurs on peut se plaindre tout le temps !".