L’association propriétaire de l’abbaye picarde de Valloires, à Argoules dans la Somme, accueille des enfants en difficulté. En internat pour en moyenne deux années, ils sont pris en charge individuellement et tentent de se (re)construire.
Il y a 96 ans jour pour jour, le 2 février 1922, Thérèse Papillon, infirmière de la Croix Rouge Française, décidait de fonder un préventorium en l'abbaye de Valloires, à Argoules dans la Somme. Laissé à l'abandon en 1906 après les lois sur les congrégations et sur la séparation des Églises et de l’État, elle sert d’hôpital militaire belge pendant la Première Guerre mondiale...
Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'isoler les porteurs sain de la tuberculose mais d'offrir un lieu de réparation aux mineurs placés là sur décision judiciaire. Certains ont des troubles du comportement, d'autres sont ici pour s'éloigner de leurs parents, malades psychiatriques, violents...
Une pause dans un parcours précaire et parfois traumatique
Ce joyau picard de l’art baroque est leur maison. Âgés de 6 mois à 15 ans, ils y vivent dans un internat et reçoivent une prise en charge individuelle avec des spécialistes. La durée moyenne du séjour est de deux ans. Une pause souvent vitale qui intervient dans un parcours précaire et parfois traumatique.On leur fournit un cadre parfois assez strict, mais les enfants ici sont aimés. Et c'est ce qui leur permet de se développer
Tout cela est rendu possible grâce à l'Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique qui intervient à travers l'Association de Valloires, à l'origine de la Maison d'Enfants à Caractère Social. L'Association est aujourd'hui financée par le Conseil Départemental de la Somme et l'Agence Régionale de Santé mais aussi grâce aux dons et aux visites.
Depuis qu'elle existe, l'Association de Valloires a accueilli 25 mille enfants. Sa fondatrice qui, pour avoir sauvé 4 enfants juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale s'est vue décerner l'an passé la médaille des Justes par l'État d'Israël.